Encore une fois — je ne le répéterai jamais assez —, il s’agit là de mon avis personnel. Vous serez peut-être surpris et/ou scandalisé par mes choix et, de mon côté, je ne serai pas forcément d’accord avec les vôtres. De plus, il y a plein de séries que je n’ai pas encore vues, donc vous ne retrouverez peut-être pas dans cette liste celles que vous avez particulièrement aimées. Et dans cette liste, il y en a certaines que je n’ai pas encore vues intégralement (ce sera bientôt fait). Dans ce cas-là, je parlerai uniquement des saisons que j’ai regardées. Bon, trêve de bavardages, voici mes dix séries les plus marquantes des années 2010 !
Note de l’auteur : sous chaque mini-critique, vous pourrez également accéder à mes précédents articles sur les séries (par saison, s’il y en a plusieurs).
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13 Reasons Why
On commence par une série, dont j’avais trouvé la première saison surestimée. En effet, vu les dires des critiques et des spectateurs, je m’attendais à ce que la qualité soit bien meilleure. Mais si je devais la résumer, je dirais que 13 Reasons Why (saison 1), c’est « le harcèlement scolaire pour les nuls ». Je partais donc avec un mauvais apriori sur la deuxième saison et quand je regarde les premiers épisodes, je suis complètement séduit ! La thématique du harcèlement scolaire est bien mieux traitée, puisqu’on n’a pas droit qu’au regard de la victime (qui n’est pas si « parfaite » que ça, finalement).
À partir de là, la série saura rendre ses personnages davantage attachants et bien moins clichés qu’à l’accoutumée. Et elle abordera avec justesse d’autres sujets autour de l’adolescence, comme la grossesse et l’avortement, le viol, l’homosexualité ou encore la drogue. Tout ça fait que 13 Reasons Way n’a pas à rougir de ses quatre saisons. En tout cas, je vous la conseille si vous ne l’avez pas encore regardée.
Lire mes avis sur les saisons 1, 2, 3 et 4.
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Big Little Lies
La saison 1 de Big Little Lies est la raison pour laquelle cette série figure dans ce bilan sériel de la décennie. En effet, elle m’a captivé du début à la fin et je me rappelle avoir regardé tous les épisodes en un après-midi ! Tout y était impeccable selon moi : la réalisation esthétique signée Jean-Marc Vallée, le scénario haletant qui garde le mystère du meurtre jusqu’au bout, le casting cinq étoiles (Nicole Kidman et Reese Witherspoon en tête), le regard cynique sur la banlieue emprunté à Desperate Housewives. Ce qui devait être à la base une minisérie se suffisait donc amplement à elle-même.
Mais l’appât des audiences et du gain est toujours plus fort. Non pas que la saison 2 soit mauvaise, mais quand on la regarde, elle est franchement dispensable. Surtout qu’elle aurait vraiment pu développer à fond l’intrigue sur la résolution du fameux meurtre. Mais finalement, la série fait du sur-place et c’est bien dommage. Restent les acteurs, dont le jeu résonne plus que jamais à l’écran (surtout celui de Nicole Kidman, encore une fois).
Lire mes avis sur les saisons 1 et 2.
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Desperate Housewives
Je ne pouvais pas ne pas mentionner cette série, qui m’a marqué à jamais. Je crois d’ailleurs que c’est la plus longue série que j’ai suivie jusque-là (elle comporte huit saisons). Il faut dire aussi que la série a su se renouveler au fil des années, quitte à faire du neuf avec du vieux à la fin de son existence. Le seul « faux pas » qu’elle a commis était sa cinquième saison, à cause du bond dans le temps (qui est réussi ou casse-gueule, le cas échéant). Mais elle s’est vite rattrapée avec sa très bonne saison 6. Et elle a fini en apothéose avec une saison 8 qui a bien failli séparer nos femmes au foyer préférées à jamais !
Ce qui m’a surtout plu dans Desperate Housewives, c’est son ironie assumée. La célèbre banlieue chic américaine y est dépeinte et personne n’y est épargné. On découvre ainsi cinq femmes bien sous tous rapports, mais qui ne sont pas si parfaites que ça. Marc Cherry oscille donc habilement entre humour ciselé et drame coup de poing pour mettre en scène leur vie et leurs tracas. Ce qui donne une série qui a su révolutionner avec brio la dramédie sur le petit écran.
Lire mes avis sur les saisons 7 et 8.
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Mildred Pierce
Une minisérie avec la talentueuse Kate Winslet produite par HBO, ça ne pouvait que me plaire ! Et effectivement, Mildred Pierce est une série de qualité et doit surtout son salut à ses deux anti-héroïnes, brillamment interprétées par Winslet et Evan Rachel Wood (qui n’a jamais été aussi haïssable à l’écran). C’est une série qui met en scène avec justesse le destin funeste d’une femme, qui perd son prestige et son confort sociaux, et qui doit troquer ses robes de femme au foyer aisée pour aller enfiler son tablier de serveuse et gagner sa croute. C’est aussi le récit fort d’une mère de famille qui se réinvente avec succès grâce à son talent inné de pâtissière, avant de tout perdre par amour (non réciproque) pour sa fille aînée.
La force de Mildred Pierce réside surtout dans sa réalisation, menée d’une main de maître par Todd Haynes (un réalisateur qui comprend ses actrices, comme ces dernières le comprennent). Réalisée par quelqu’un d’autre, la série aurait peut-être perdu de son charme et de sa pudeur. C’est donc pour ça que si vous ne l’avez pas encore vue, je vous recommande de regarder cette fiction douce-amère, qui mérite clairement les éloges et les prix qu’elle a reçus à sa sortie.
Lire mon avis sur la série ici.
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Pretty Little Liars
Voici là l’un des divertissements les plus populaires et les plus addictifs de cette dernière décennie, j’ai nommé Pretty Little Liars. Une série qui en a affolé plus d’une et plus d’un, tant l’identité du maître chanteur qui tourmentait nos cinq héroïnes a été bien gardée secrète. Néanmoins, le mystère a duré tellement longtemps que la série a fini par s’essouffler au bout de sa sixième saison. Encore une fois, le fameux bond dans le temps a été bien casse-gueule pour la série de I. Marlene King et, malgré un sursaut de qualité durant la saison 7A, Pretty Little Liars s’est finalement enterrée toute seule, comme une grande. La preuve que faire durer une recette lucrative n’est pas toujours la solution idéale.
Je préfère donc me souvenir du meilleur de la série, à savoir de la première saison à la saison 6 A. Les intrigues secondaires sont intéressantes à suivre (même si certaines sont tirées par les cheveux), chaque héroïne a sa propre personnalité et a bien su évoluer (surtout Emily et Hanna). Pour résumer, Pretty Little Liars est un savoureux mélange teenage entre Desperate Housewives et Gossip Girl.
Lire mes avis sur les saisons 1 à 6A, 6B, 7A et 7B.
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The Fall
Cette fois, on passe de l’autre côté de la Manche avec The Fall, un excellent thriller policier britannique réalisé par Allan Cubitt, avec Jamie Dornan et Gillan Anderson. Ces deux-là s’affrontent dans un jeu du chat et de la souris qui ne laisse pas le spectateur indifférent. Mais la réussite n’est pas uniquement due qu’à cet élément majeur : elle réussit à rendre séduisant et ordinaire un tueur en série pervers (c’est limite si on n’en tombe pas amoureux [se] !). Pour endosser ce rôle difficile et ambigu, Jamie Dornan était un excellent choix et même avec le recul, je ne vois pas qui aurait pu incarner si bien le rôle de Paul Spector à l’écran.
Gillian Anderson incarne également avec brio son personnage d’enquêtrice, qui est tout aussi mystérieux que celui qu’elle traque. Elle et son partenaire à l’écran nous feraient presque oublier le reste du casting qui, même avec des prestations de qualité, ne sont pas aussi marquants qu’Anderson et Dornan. The Fall démontre donc qu’une fois encore, les séries britanniques n’ont pas à rougir face aux séries américaines.
Lire mon avis sur la série ici.
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The Good Place
Je ne suis très comédie télévisuelle à la base, mais la présence de Kristen Bell au casting m’a donné envie de regarder The Good Place. J’avais également l’espoir qu’elle interprète ENFIN un bon personnage, après tous les navets cinématographiques où elle était à l’affiche. Et heureusement, j’ai retrouvé l’actrice dont j’étais tombé sous le charme dans Veronica Mars il y a quinze ans. Néanmoins, Kristen Bell est parvenue à se réinventer dans ce personnage de chipie pas si méchante que ça, qui lui va comme un gant. Mais il n’y a pas qu’elle qui est géniale dans cette série ! En effet, elle est bien accompagnée par William Jackson Harper (pour qui j’ai eu un gros coup de cœur), Jameela Jamil et par D’Arcy Carden, qui sont tous excellents dans leurs rôles respectifs.
En plus de se targuer d’un très bon casting, cette série a aussi le mérite d’être fraîche et drôle. En effet, je ne compte plus les fois où j’ai eu un fou rire (cf. l’éléphant transparent qui parle dans la saison 4). Mais The Good Place sait être émouvante également, et parvient même à livrer un beau message sur l’humanité et ses failles. Pour moi, c’est une série divertissante qui se regarde bien (et qui fait un peu réfléchir sur notre condition d’être humain !).
Lire mon avis sur les saisons 1, 3 et 4.
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Trepalium
C’est la seule série française de cette sélection. C’est aussi la seule série made in France que j’ai pu regarder ces dix dernières années. Mais celle-ci vaut clairement le coup d’œil ! Et en plus, je trouve qu’ils ont mis les moyens pour nous offrir une série aux décors époustouflants. En effet, Trepalium est une dystopie sous fond de travail et de chômage, qui m’a beaucoup rappelé les sagas Hunger Games et Divergente, aussi bien dans le fond que dans la forme. C’était d’ailleurs intéressant de traiter de ce sujet tabou dans notre pays, puisque c’est l’un des éléments majeurs de la crise économique et sociale actuelle. Rien que pour ça, je vous conseille de regarder Trepalium.
Les acteurs sont convaincants (pourtant, j’ai lu beaucoup d’avis négatifs à leur sujet). La série m’a même permis d’apprécier le jeu de Pierre Deladonchamps, qui m’avait laissé de marbre dans L’Inconnu du lac. Je regrette juste la fin simpliste et précipitée, alors qu’avec tout ce qui a été mis en place dans les épisodes précédents, on était en droit de s’attendre à un épisode final explosif. Malgré tout, Trepalium tient en haleine de la première à la dernière seconde.
Lire mon avis sur la série ici.
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Westworld
La première saison de Westworld est d’une complexité maîtrisée rare. À l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai toujours pas vu les saisons 2 et 3. Mais j’imagine facilement qu’elles vont encore plus loin à ce niveau-là. En tout cas, la série produite par J.J. Abrams ne nous laisse pas indifférents, surtout après le visionnage du dernier épisode de la saison 1 (dont j’ai eu beaucoup de mal à me remettre). Car Westworld est une critique habile de la société et de ses vices — un parc où on peut s’adonner à nos plaisirs les plus pervers, c’est à la fois tentant et effrayant. C’est aussi une réflexion intéressante sur le rapport humains/machines (un sujet exploré maintes fois au cinéma et à la télévision, mais excellemment traité ici).
Le casting cinq étoiles contribue aussi beaucoup au succès qualitatif (et commercial) de Westworld. J’étais d’ailleurs content de revoir Evan Rachel Wood (une actrice talentueuse qui est pourtant si rare) et Jeffrey Wright (après la saga Hunger Games), ainsi qu’Anthony Hopkins, Sidse Babett Knudsen et Ben Barnes. Cette série se savoure donc avec délectation (surtout les cinq derniers épisodes).
Lire mon avis sur la série ici.
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You
S’il y a bien un acteur dont je n’attendais pas (du tout) le retour, c’est Penn Badgley. Pour moi, c’est le genre d’acteur qui ne peut faire carrière dans autre chose que des séries B. Mais avec You, il prouve le contraire, en plus de montrer qu’il sait jouer. Dans le rôle de Joe, il nous montre une nouvelle facette : celle du stalkerpsychopathe sur les bords. D’ailleurs, on y retrouve un peu du personnage de Dan Humphrey (Gossip Girl), pour le côté « libraire new-yorkais introverti et solitaire ». Me concernant, je me suis régalé de découvrir cet antagoniste si complexe et mystérieux dans la saison 1, ainsi que ses failles dans la saison 2.
La première saison est une réussite totale, tant l’intrigue est gérée d’une main de maître. J’ai même découvert que Shay Mitchell (Pretty Little Liars) avait plus d’une nuance dans son jeu d’actrice et que, elle aussi, elle savait jouer. La deuxième saison, en revanche, sent la redite et, en dépit d’épisodes qualitatifs, vient essouffler le concept prometteur du stalkeur faussement parfait. À voir ce que ça donnera la saison 3, mais d’après moi, ça risque d’être la saison de trop.
Lire mon avis sur les saisons 1 et 2.
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Et voilà pour ce bilan sériel détaillé ! De votre côté, quelles sont les séries qui vous ont le plus marqué ces dix dernières années ? Et quelles sont celles que vous avez détestées ? N’hésitez pas à me le dire dans les commentaires ! Sur ce, je vous dis à bientôt pour un nouveau billet sur le blog !