Aujourd’hui, je vais vous parler d’une mini-série que j’ai découverte récemment, Trepalium. Diffusée en février 2016 sur la chaîne ARTE, elle se veut être une série d’anticipation, la première d’une (longue ?) série basée sur les problèmes sociétaux actuels. Et si vous avez fait du latin, vous devinerez donc que ce Trepalium porte sur la division de la société par le travail.
Mais de quoi ça parle ? Petit résumé par mes soins :
Dans un futur proche, séparés par un mur, les « zonards » vivent dans la précarité, tandis que les « actifs » mènent une vie prospère. Et quand les premiers n’en peuvent plus d’être laissés pour compte, les seconds ne sont pas pour autant à l’abri du besoin…
J’en ai volontairement dit le moins possible, pour vous laisser la surprise lors de votre (éventuel) visionnage de cette première « saison ». Mais moi, quand on m’en a parlé, j’ai immédiatement pensé à la saga Divergente, qui se base sur le même concept de division de la société en castes. Une œuvre peu originale, en somme ?
Eh bien, si Trepalium « surfe » sur la vague des dystopies à succès (sur grand écran, notamment) et que son dénouement n’est pas vraiment surprenant, elle est cependant originale, dans le sens où c’est une critique intéressante et fondée de notre système. Et aussi car c’est la première série française de ce genre à voir le jour sur nos écrans de télévision. De ce côté-là, c’est donc du donnant-donnant.
Concernant les influences, si les réalisateurs et producteurs citent notamment Hunger Games et Bienvenue à Gattaca, j’y ai également reconnu Divergente (comme je vous le disais) et Le Labyrinthe. Et ce, dans beaucoup d’éléments exploités dans Trepalium. Par exemple, les décors de la « Zone » rappellent le District 12, tandis que les maisons de la « Ville » font penser à celles des altruistes et que l’usine d’Aquaville a des airs du Capitole. Cela passe aussi par les vêtements des « zonards » et par les différentes attributions des personnages (les enfants « mutiques » qui sont un peu les divergents de la « Ville »). Autant de choses qui rendent l’univers de Trepalium riche en soi.
Et qui dit production français dit production cheap ? Pas forcément. Eh oui ! Le budget pour le tournage de la série a beau avoir été limité, il en ressort néanmoins un joli visuel crédible. Bien entendu, on sent le manque de moyens à certains moments, mais Trepalium est la preuve qu’un budget serré peut quand même amener à faire des merveilles.
Et le casting, qu’en dire ? Pas grand-chose de négatif, hormis ceux qui jouent les deux adolescents « zonards ». J’ai trouvé leur jeu d’acteur exagéré (surtout la fille) et j’avais envie de leur donner des gifles (rien que ça). En fait, je n’ai pas trouvé leur intrigue très crédible. Concernant les autres, ils m’ont bien convaincu dans l’ensemble. Après, encore une fois, ils ont tendance à en faire trop. Dans le sens où leur prestation est très « théâtralisée », très « française ». Or ça fait le charme de cette production télévisuelle modeste. J’ai été d’ailleurs ravi de retrouver certains acteurs émergents ou confirmés du grand écran, comme Jean-Baptiste Lafarge (vu dans La Crème de la Crème, même s’il fait une courte apparition ici), Pierre Deladonchamps (L’Inconnu du Lac), Lubna Azabal (Rock The Casbath) et Olivier Rabourdin (Eastern Boys).
Enfin, que penser de l’histoire et son scénario ? Comme je l’ai dit, ça fait beaucoup penser aux dernières dystopies en date. Après, passé le premier épisode qui sert d’intro à cet univers futuriste proche du nôtre, on est « pris au piège » et se laisse happer par l’action. Même s’il n’y a pas de scène de bataille à proprement parlé, l’ennui ne pointe jamais le bout de son nez et on a envie de voir l’épisode suivant pour voir ce qui va arriver. Quant à la fin du dernier épisode, j’essaie encore d’en comprendre le sens. Donc si quelqu’un veut bien me (nous) l’expliquer dans les commentaires, n’hésitez pas !
Pour conclure, Trepalium s’est avérée être une très bonne surprise télévisuelle pour moi. C’est une série réaliste car, en fin de compte, on est tous définis par notre statut (employé, patron, chômeur), ce qui nous enferme par conséquent, malgré nous, dans un cercle vicieux sans fin, où c’est le plus « connard » d’entre nous qui gagne. Et le mettre en scène dans un milieu dystopique lui un apporte un côté original, voire « décalé », qui met très bien cette idée en valeur. C’est donc une série que je vous conseille de regarder, le format devant vous aider à l’apprécier pleinement. Dommage qu’elle finisse sur une note « inachevée », bien que volontaire. Car on pourrait en écrire une suite et/ou un préquel. Bref, une fiction à voir !