[MINI-SÉRIE TV] Mildred Pierce

Cela faisait bien longtemps que je voulais découvrir la mini-série Mildred Pierce, réalisée par Todd Haynes et produite par la chaîne américaine HBO. Et avec la grande Kate Winslet dans le rôle-titre, il ne m’a fallu qu’un pas !

Je m’attendais à un drame hollywoodien jusqu’au-boutiste, où l’émotion serait beaucoup trop de rigueur. La dite émotion est bel et bien là, mais elle est variée. Et Kate Winslet est, une fois n’est pas coutume, magistrale.

Elle incarne ainsi, avec force et élégance, cette femme en avance sur son temps qui, face aux préjugés sociaux et sexistes, doit constamment garder la tête hors de l’eau, notamment pour subvenir aux besoins des siens. Elle y arrive avec une certaine bravoure, même si elle est souvent bien près de la gueule du loup. Le loup qui prendra alors deux formes, et ce, tout au long de l’histoire.
D’un côté, il y a sa fille aînée, Veda, qui la méprise, malgré les efforts que sa mère fait pour lui offrir tout ce dont elle a besoin. Brillamment interprétée tour à tour par Morgan Turner, puis par Evan Rachel Wood, Veda est l’incarnation même de la méchanceté et de la superficialité faussement bourgeoises. On veut croire en son « amour » envers sa mère de sang, comme on la hait pour son comportement infâme. Le dernier épisode de la série nous offrira, par ailleurs, un face à face mémorable entre les deux femmes.
De l’autre, il y a Monty Beragon (Guy Pearce, toujours aussi surprenant), homme charmeur qui se laisse vivre. Et qui, de ce fait, profite bien de la générosité trop grande de Mildred. Là encore, le dévouement envers son époux la conduira à sa perte.
Un loup cruel et sordide, qui lui fera inévitablement faire les mauvais choix, sous les yeux effarés du spectateur.

Il y a également les bonnes choses qui arrivent à l’héroïne combattante Mildred : son entreprise florissante ; un entourage bienveillant sur lequel elle pourra compter du début à la fin ; les moments de bonheur, passager ou éternel, qui lui donnent le sourire. C’est ainsi que le téléfilm de Todd Haynes nous offre tout un ensemble riche et varié d’émotions, bien loin donc de ces drames auxquels Hollywood nous habitue donc. On remercie d’ailleurs Winslet, une fois encore, dont le jeu d’actrice est toujours aussi surprenant et dont le personnage, donc, fait face à tous les états émotionnels possibles.

Bien évidemment, le scénario est convenu (il va d’un point A à un point B), de même que la réalisation et la photographie, qui se prêtent bien au format télévisuel. Cela ne dérange pas, dans la mesure où l’on se satisfait pleinement de ce parcours initiatique aux rebondissements divers et variés, et à la pudeur bien prononcée.

On se délecte donc de ce chef d’œuvre sériel qu’est Mildred Pierce. Soit une ode à la véritable réussite américain, celle qui ne s’obtient pas aisément et se mérite. Il est également représentatif de ce parcours du combattant personnel par lequel on est tous passés, où la famille devient le pire clivage qui soit.

Mildred Pierce, c’est une œuvre qui permet à son actrice principale et à ses comparses d’exister pleinement.

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