Ce soir, je viens vous parler de ma dernière lecture en date, qui est Simetierre, un des romans cultes de Stephen King. Je vous parlerai aussi de l’adaptation sortie en 2019, que je viens de regarder !
Le livre de Stephen King
En deux mots, j’ai adoré ! Le dernier (et seul) roman que j’avais lu de Stephen King était Carrie, qui m’avait marqué par sa qualité d’écriture et par le sentiment malsain qu’il avait laissé en moi. Je m’étais alors « juré » de ne plus me risquer à lire un bouquin de cet auteur le soir avant de m’endormir. Évidemment, je n’ai pas tenu ma promesse. Évidemment, Simetierre m’a autant chamboulé que Carrie (surtout sa deuxième partie). Mais surtout, il m’a donné envie de lire d’autres romans de ce grand auteur.
C’est un livre qui est très long dans son dénouement. Dit comme ça, ça peut en rebuter certains. Mais sa force est qu’il se concentre beaucoup sur la psychologie de ses personnages, tout en installant progressivement et avec intelligence l’intrigue du cimetière maudit. On a ainsi ce questionnement très intéressant sur la mort, d’un côté par le Docteur Creed (qui la considère comme la suite logique des choses), et de l’autre par sa femme (qui voit ça comme un maléfice à cause d’un traumatisme d’enfance). Leur fille s’interroge aussi, comme tout enfant de son âge d’ailleurs. Mais quand vient (SPOILER) la mort brutale de leur fils, la tendance s’inverse et c’est finalement le médecin qui n’accepte pas cette « suite logique des choses ». Et comme lui, j’ai voulu hurler et être dans le déni à ce moment-là, et j’espérais que ce n’était qu’un cauchemar, que l’histoire finirait bien. Sauf que ça se termine mal (c’était prévisible de la part de King).
Pour ce qui est de la partie fantastique/horrifique, elle réussit à inséminer en nous un sentiment glauque et malsain. Je n’étais pas toujours à l’aise durant ma lecture et j’avais peur de faire des cauchemars. Puis, comme je le disais, je me suis senti tellement proche de cette famille qui avait tout pour elle et qui perd tout du jour au lendemain. Sans oublier les personnages secondaires, tout aussi attachants (mais dont certains vont contribuer à la chute progressive des Creed, sans même le vouloir).
Pour ce qui est de la fin « ouverte », je n’arrive pas à imaginer une issue possible… Elle est sujette à diverses interprétation, après tout. Elle pourrait être optimiste, mais j’en doute.
Maintenant que j’ai exprimé ma pensée sur le roman, parlons du film.
Le film de 2019
En lisant Pet Sematary, je me demandais comment cette deuxième adaptation pourrait être à la hauteur. Je n’ai pas encore vu le film de 1989, mais vu la déception qu’est celui-là, je vais peut-être attendre un peu. Surtout que là, j’avais bien l’histoire en tête, donc c’était facile pour moi de repérer les changements.
Qu’il y ait des changements, ça ne me pose pas de problème de manière générale. S’ils sont bien amenés et justifiés, ils peuvent donner une relecture intéressante d’une oeuvre qu’on connait déjà. Sauf qu’ici, ils n’apportent rien à cause d’un scénario cliché et mal écrit, qui reprend tous les codes hollywoodiens du film d’épouvante, qu’on a déjà vu ailleurs des centaines de fois. Ça donne donc lieu à des péripéties qui n’ont ni queue ni tête (SPOILER : notamment la fin en mode zombie qui est WTF) ou des passages inutiles (les enfants qui portent des masques pour aller enterrer leurs animaux de compagnie, et qu’on ne reverra plus par la suite).
Les personnages ne sont pas du tout attachants et on a du mal à comprendre leurs motivations (SPOILER : notamment pourquoi Jud emmène Louis au cimetière des micmacs en premier lieu). Les acteurs jouent mal, tellement ils s’en foutent de ce qu’ils incarnent à l’écran. J’aurais d’ailleurs choisi un autre acteur que Jason Clarke pour jouer Louis Creed. Pour ce personnage, on ne ressent pas sa douleur et son chagrin contrairement au bouquin (qui, LUI, mettait ça super bien en avant grâce à la plume aiguisée de King).
Ce long-métrage en fait également beaucoup trop niveau jump scares et effets gores, même si j’avoue qu’ils sont bien faits. Au final, c’est plus de la poudre aux yeux qu’autre chose. Néanmoins, les réalisateurs ont bien su imager l’univers imaginé par Stephen King (cf. le tas de bois qu’il faut escalader pour aller au cimetière des micmacs), de même qu’ils ont su instaurer une ambiance oppressante dans son film. Mais par moments, on voit bien le fond vert…
En résumé, si vous n’avez pas lu le livre, vous pourriez peut-être apprécier ce film (et encore…). Mais personnellement, je vous conseille de lire le roman.