On connaît tous l’histoire de Carrie White, cette jeune adolescente martyrisée par sa mère et par ses camarades de classe, qui voit ressurgir en elle ses pouvoirs de télékinésie après avoir eu ses premières règles. De mon côté, si j’ai déjà vu et revu ses quatre adaptations, il me tardait de découvrir le roman de Stephen King qui a inspiré ces derniers !…
Et ce fut une très bonne découverte ! Ma lecture de Carrie de Stephen King m’a permis de redécouvrir cet univers glauque et malsain, ainsi que ses personnages torturés et sadiques. J’ai ainsi apprécié le fait que leur psychologie soit plus fouillée, celle-ci nous amenant à comprendre les raisons qui les poussent à aider ou à martyriser l’héroïne (pour sa mère et ses camarades), de même que la folie intérieure ascendante de Carrie (qui est plus montrée ici que dans les films). En parlant des films, celui de 2002 (avec Angela Bettis) et celui de 2013 (avec Chloë Grace Moretz) sont beaucoup plus fidèles au roman que ne l’est le film de Brian de Palma (même si ce dernier reprend également certains passages du livre). Dans tous les cas, la version papier est plus approfondie à bien des niveaux.
En outre, il y a beaucoup d’allers-retours entre le passé, le présent et le futur. Cela dit, l’écriture est tellement fluide qu’on finit par s’y retrouver dans cette temporalité « complexe ». En parallèle de l’intrigue principale, on a droit à une intrigue annexe sous forme d’enquête policière et journalistique. Cet aspect rend le récit encore plus palpitant qu’il ne l’est déjà, notamment avec les rapports de la Commission White et les articles de presse. J’ai été cependant pris au dépourvu par la longueur des entretiens avec les victimes, qui alourdissent le rythme selon moi.
Enfin, la deuxième partie du roman (le bal) est très différente dans le livre par rapport aux films, et je suis d’ailleurs étonné que tous les réalisateurs s’en soient volontairement éloignés. C’était d’ailleurs une bonne idée d’alterner les points de vue des personnages, afin d’avoir différentes approches du fameux « bal macabre ». Mais là encore, ça amenait à des longueurs « infinies » (alors que le livre est court). La violence est également accentuée, surtout vers la fin (là où les longs-métrages restent « sages »).
En résumé, si vous êtes déjà fans de la franchise Carrie et/ou que vous souhaitez découvrir l’auteur qu’est Stephen King, ce livre est fait pour vous !