Voici le dernier livre dont je voulais à tout prix vous parler : 14 ans, harcelée de la jeune Mathilde Monnet. Ce fut pour moi une lecture bouleversante, tant ce que l’auteure nous décrit dépasse l’entendement. En effet, qui pensait que, aujourd’hui, le harcèlement scolaire était encore passé sous silence ? En tout cas, ce témoignage me permet de vous en reparler sur le blog.
N’y allons pas par quatre chemins : la violence est à son paroxysme ici. On sait que l’Homme est capable de la pire ignominie qui soit, qu’il peut être sadique envers l’Autre. Comme son titre l’indique, la jeune Mathilde a été harcelée. Pendant deux années entières. Et je pense que ça lui laissera à jamais des traces, vu tout ce qu’elle a subi. Je ne sais pas si j’ai envie de vous énumérer les violences infligées, tant cela me dégoûte. Mais ce n’est pas le pire !…
Le pire, pour moi, est la réaction des adultes. On le sait : un adulte est censé protéger un enfant, quel que ce soit le lien social qui les unit. Je pense que c’est parmi les principes mêmes des relations humaines. Mais voilà, l’adulte adopte deux comportements ici : soit il ignore complètement ce qui se passe sous ses yeux (et rit avec les jeunes agresseurs de leur odieux comportement), soit il nie en bloc. Le passage du livre qui m’a le plus marqué est cette mère qui, après avoir vu sa fille montrer du doigt la narratrice et ses cheveux pleins de colle, prend à la légère ce qui s’est produit. J’ai déjà vu ça en vrai, pour ma part, et je ne pensais pas que ça pouvait encore me choquer à l’heure actuelle. Je crois d’ailleurs que c’est pire que tous les dires de l’équipe pédagogique réunis. Bien que, là aussi, on se rende compte que certains adultes préfèrent fermer les yeux plutôt que de faire face au problème. Après, j’ose espérer que d’autres savent encore prendre leurs responsabilités, par rapport au harcèlement à l’école. Le fait est que ça me révolte tout bonnement.
Pour ce qui est du livre en lui-même, je trouve l’écriture très forte. Simple, certes, mais forte. Mathilde Monnet ne tourne pas autour du pot et raconte les faits tels qu’ils se sont déroulés. Ce qui est tout à son honneur. Moi-même ayant été harcelé, jamais je n’aurais eu le courage de m’ouvrir de cette manière à quinze ans. La manière dont elle fait face à ça est juste admirable. Je la félicite d’ailleurs encore plus de sa réaction à la fin de son calvaire : d’avoir osé dénoncer et compris qu’elle n’était coupable en rien, et d’admettre le fait que ce n’était pas à elle de quitter le collège (mais bien ses agresseurs). Je la trouve vraiment précoce pour son âge, ce qui ne peut que forcer mon respect à son égard.
Tout ça pour dire que, oui, cette lecture m’a énormément chamboulé (je ne dormais plus pendant plusieurs jours, d’ailleurs). Et c’est un livre que je vous recommande par-dessus tout. Pour celles et ceux qui sont familiers avec la notion de harcèlement scolaire. Et pour celles et ceux qui ne savent rien de tout cela et veulent donc en savoir plus. En trois mots : bravo Mathilde Monnet !