Il y a deux ans, je vous donnais mon avis enjoué sur #EnjoyMarie de la youtubeuse EnjoyPhoenix (Marie Lopez de son vrai nom). Cette fois, je vous parlerai de son premier roman, Carnet de Routes, qui relate l’histoire de cinq personnes liées entre elles sans le savoir… sous fond de permis de conduire !
Dit comme ça, ça semble être « farfelu ». C’est vrai qu’en lisant le prologue, je ne voyais pas où Marie voulait en venir. Jusqu’au dernier quart de l’histoire, je ne comprenais toujours pas l’intérêt même de ce bouquin. Après l’avoir terminé, mon avis a évolué (dans le bon sens). On comprend finalement que les quatre héros du récit ont un besoin de rédemption, et que la cinquième est un peu là pour les guider (d’après mon interprétation, du moins). Quand j’y repense, repasser le permis de conduire était pour moi un moyen de me prouver quelque chose à moi-même, de franchir une nouvelle étape dans ma vie. Mais est-ce que le côté fantastique était indispensable pour rendre cette histoire ordinaire plus « vivante » ?
Pour moi, non. J’ai trouvé que le passage de la gargouille était ridicule (par exemple). Marie cherche tellement à mélanger les genres, veut inclure tout et n’importe quoi dans son livre qu’elle ne parvient pas à entraîner le lecteur avec elle. De ce fait, je n’ai pas pu m’attacher aux différents personnages, que j’ai trouvé transparents pour la plupart. D’un côté, on sent que Marie se « sert » d’eux pour écrire sur ses propres expériences. On sent d’ailleurs qu’elle tourne en rond, au sujet du harcèlement, de la solitude et de l’impact des réseaux sociaux sur sa vie. En ce sens, le format « roman » n’est pas adapté pour relater son vécu sur le permis de conduire (j’aurai préféré une suite « directe » à #EnjoyMarie).
Néanmoins, elle s’est améliorée au niveau de l’écriture — elle emploie trop des termes anglophones et fait beaucoup de tournures littéraires, cependant. On sent aussi qu’elle a fait des recherches sur Lyon et sur l’Inde (même si, là encore, elle tourne en rond). Mais voilà, si on n’a pas plus de quatorze ans, on aura du mal à être captivé par ce livre.
En résumé, si Carnet de Routes m’a rendu nostalgique quant à mes leçons de conduite (le personnage d’Antoine m’a beaucoup rappelé mon ancien moniteur), je m’attendais tout de même à bien mieux.