Note de l’auteur : Cette critique risque de contenir des spoilers de l’histoire. Si vous n’avez donc pas lu Harry Potter et l’Enfant Maudit, je vous invite à revenir ici plus tard.
L’année 2016 avait marqué, entre autres, la sortie de la pièce de théâtre inspirée de la saga Harry Potter sous forme de livre et sur les planches. Pour ma part, quand cela avait été annoncé il y a quelques années, je n’étais pas séduit par l’idée. Parce que, pour moi, l’histoire d’Harry s’arrête à la fin des Reliques de la Mort. Néanmoins, je restais curieux de lire cette fameuse « suite », au moins pour savoir ce que devenaient les sorciers les plus célèbres au monde.
Ce qui m’a plu !
Pour commencer par le côté positif qu’offre Harry Potter et l’Enfant Maudit, je vais dire que ça se lit très vite (j’ai mis quelques heures espacées sur deux jours pour ce faire), que ça se comprend facilement (même quand on le lit en anglais) et que c’est haletant, tant les actions s’enchaînent rapidement. Pour ce dernier point, je précise que, comme il s’agit d’une pièce de théâtre, il faut que tout aille vite, comme l’œuvre est prévue en tant d’actes et de scènes. Et, de ce fait, certaines erreurs sont « inévitables ».
Pour continuer dans cette optique, j’ai été ravi de retrouver les héros de mon adolescence, devenus désormais adultes. Si certains d’entre eux ont bien évolué (comme Draco Malefoy, qui passe du statut « tête à claques » à celui de personnage sympathique et mature), d’autres sont des déceptions cuisantes, Ron Weasley le premier. Comment peut-on caricaturer un personnage à ce point ? Comment peut-on en faire le simple bouffon de service, alors que J.K. Rowling nous a montrés mainte et mainte fois qu’il avait de nombreuses qualités à mettre en avant ? Pour moi, c’est le GROS ratage d’Harry Potter & The Cursed Child. Sans oublier le héros principal, qui est Albus Potter et enchaîne erreur sur erreur, alors que son père avait plus de jugeote à son âge.
Là où le bât blesse
Parlons d’ailleurs d’Albus. D’accord, que l’idée de vivre difficilement dans l’ombre de son père célèbre soit une fatalité en soi, je trouve ça intéressant et ça aurait pu épaissir sa personnalité. Néanmoins, si le début part bien de ce côté-là, je trouve que ses actes relèvent davantage du caprice que de la véritable nécessité de faire le bien. Remonter dans le temps, je veux bien, mais que ce soit trois fois de suite, non. Cela donne un effet de répétition désagréable au scénario, qui tourne alors en rond. Je ne rentrerai pas dans les détails concernant les retours dans le temps, mais les univers alternatifs décrits sont exagérés. Si, de votre côté, vous souhaitez en savoir plus sur les incohérences de cette histoire, de nombreuses vidéos sur YouTube en parlent, comme celle-ci (ATTENTION SPOILERS !) :
Le pire du pire, c’est la fameuse révélation qui a fait grincer des dents beaucoup de personnes : la fille de Voldemort. Bon, j’avoue avoir été spoilé sur ça (volontairement, je vous l’accorde), mais j’aurais aimé être davantage choqué et surpris. Or, je ne l’ai pas été. Au contraire, c’était un sentiment plutôt tiède. Mais si c’était vraiment la fille du Seigneur des Ténèbres, alors elle devrait être digne de son père. Finalement, elle n’est pas du tout effrayante et est trop caricaturale. Bref, c’est la GROSSE mauvaise blague d’Harry Potter and The Cursed Child.
Une « amitié » pas comme les autres ?
En revanche, ce que j’ai adoré – autant finir sur une note positive, avant de conclure ! –, c’est la relation d’amitié très forte qui unit Albus et Scorpius. Je me suis même demandé, à un moment donné, s’ils n’étaient pas amoureux l’un de l’autre. Et en ayant regardé quelques avis en vidéo du livre, ça a confirmé mon impression. Honnêtement, si l’auteur était allé au bout de son idée, ça aurait été « couillu » de sa part. Parce que, bon, bien qu’on soit en 2017, un long chemin reste encore à parcourir avant de voir deux protagonistes ouvertement homosexuels s’aimer comme le feraient un couple hétéro, que ce soit à la ville comme à la scène. Et je trouve dommage que, finalement, l’histoire se termine sur : « Ah ben j’ai demandé à Rose de venir au bal avec moi ! – Ah mince, bon ben faut qu’on trouve une cavalière tous les deux ! » Tant pis…
Est-ce un livre dispensable ?
Pour conclure, il faudrait catégoriser les lecteurs d’Harry Potter et l’Enfant Maudit de cette manière :
- Les fans qui aimeront coûte que coûte.
- Ceux qui seront foncièrement déçus, car ce « nouveau » volet ne respecte pas toute la mythologie créée par K. Rowling.
- Les lecteurs qui seront juste curieux de voir ce que ça donne.
Je pense qu’on se retrouvera dans ces cas de figure. Moi, on va dire que je suis entre les deux dernières catégories. Oui, j’ai été assez déçu, mais comme je le disais au début de ma critique, j’ai apprécié ma lecture pour les raisons suscitées. Je l’ai aussi aimée pour le fan service qui est fait à outrance : il y a plein de références aux anciens tomes (La Coupe de Feu surtout, qui reste l’un de mes favoris), les retours de personnages disparus et les fameux « et si ? »
Je rajouterais même qu’on sent que la pièce a été écrite à destination d’un public familial, d’où le style d’écriture « léger » et les issues qui trouvent vite leur résolution. À mon avis, la pièce doit être différente lorsqu’on y assiste, que lorsqu’on la lit.
Tout n’est donc pas à jeter. Pour moi, c’est simplement une semi-déception.
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