
Après son essai qui faisait état de la Gauche actuelle, je vous parle d’un autre livre signé François Ruffin qui m’a beaucoup touché : Hector est mort. Celui-ci relate l’accident mortel sur un chantier d’un jeune ouvrier noir qui, au fil de l’enquête menée par le journaliste/député, va révéler un gros « je m’enfoutisme » de la part de la mairie d’Amiens au niveau des normes de sécurité. Mairie qui a vite fermé les yeux sur cette affaire et qui n’a pas hésité à faire porter le chapeau à un des responsables du chantier. Mairie qui n’a (malheureusement) jamais été condamnée pour ce qui s’était produit.
Honnêtement, en ouvrant ce bouquin, j’étais persuadé que le sujet m’intéresserait beaucoup moins que d’autres essais écrits par Ruffin (notamment Pauvres actionnaires, qui analysait la politique économique du RN/FN sur 40 ans). Pourtant, à peine je l’ai ouvert que je me suis immédiatement plongé dans ce récit passionnant. En effet, Hector est mort est (volontairement ?) construit comme un polar, contrairement aux autres œuvres de François Ruffin (qui sont divisées en sous-thématiques). C’est ainsi qu’à la fin de chaque chapitre, il y a un nouveau rebondissement qui fait qu’on a envie de savoir ce qui s’est vraiment passé et, surtout, si la famille de Hector ressort victorieuse du procès. Hélas, non. Ce qui rend cette affaire d’autant plus touchante et révoltante.
Ainsi, on se rend compte sans surprise, avec cette affaire, que la corruption est partout : aussi bien chez les politiques (comme je le disais plus haut), que chez la justice et chez la presse. Parce que oui, tout le monde connaît tout le monde, donc il faut faire taire tout ce qui pourrait porter préjudice aux uns et aux autres. Conclusion : la famille n’obtiendra jamais justice et cédera face à l’indifférence générale du pouvoir local en place (à l’époque), à force d’attendre une décision de jugement en leur faveur qui ne viendra jamais. Une affaire à l’issue tragique, donc, mais avec une pointe d’optimisme, puisqu’à la fin de leur témoignage, on sent que l’entourage de Hector est ressorti grandi de ces épreuves. Tout en ayant conscience de l’injustice qu’ils ont subie.
Pour moi, c’est ce qu’il faut retenir de cette histoire : face aux puissants de ce monde, on n’est rien. Encore moins quand on est une personne de couleur. Et surtout, on n’est pas tous égaux face à la justice (sauf si on a un poste haut placé). En conclusion, cela fait de Hector est mort une lecture vraiment nécessaire. Et si ce n’est pas encore fait, je vous encourage fortement à le lire.
Et vous, qu’avez-vous pensé de cet essai signé François Ruffin ? N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !