Bonjour à toutes et à tous ! Après mon interview de Serge Biolay (que vous pouvez toujours lire ici), je vous propose de découvrir le duo de musiciens SATI MATA et leur style musical atypique ! Rencontre avec Armelle et Samuel, les deux membres qui le composent.
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Pourriez-vous vous présenter ? Quel était votre parcours avant SATI MATA ?
- Armelle Percheron (guitare, claviers, programmations) : Je viens de Rouen, j’ai commencé la musique à l’âge de sept ans, j’ai joué de la musique classique et traditionnelle. Ensuite, j’ai appris la guitare et j’ai joué dans le groupe du lycée (jazz, variété), puis dans un groupe de grunge. Parallèlement à mes études de littérature, de cinéma et d’histoire de l’Art, j’ai travaillé dans une station de radio en tant que DJ. Quelques années plus tard, j’ai rencontré Samuel qui avait les mêmes souhaits musicaux que moi.
- Samuel Lardeau (basse, clarinette, theremin, programmations) : Normand d’adoption, j’ai aussi commencé dès sept ans la musique, par une formation classique à la clarinette jusqu’à mes quinze ans. Ensuite, les années lycées vont me diriger vers la basse et la création de groupes. J’ai œuvré comme bassiste/chanteur/compositeur pendant huit ans, au sein du groupe auvergnat Morphal (death/dark metal) jusqu’en 2001. SATI MATA est né de ma rencontre avec Armelle en 2007, après avoir exploré d’autres univers rock/punk/hardcore.
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Pourriez-vous présenter SATI MATA en quelques mots ?
- Armelle : Au départ, on voulait enregistrer des morceaux sans but précis. Puis, Myspace nous a permis de diffuser des titres de façon très spontanée. On a laissé des démos, fait des concours de remixes… Puis, on a sorti un EP en CD et en format digital : camera. On aime les projets artistiques variés : livre-disque, collaboration avec des performers, danseurs, écrivains…
- Samuel : SATI MATA a d’abord débuté comme un laboratoire d’expérimentations tourné vers le travail studio et les compositions. Les projets se suivent et ne se ressemblent pas. Nous errons au grès de rencontres et propositions de collaborations.
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Pourquoi la musique ? D’où vous vient cette passion ?
- Armelle : C’est très ancien, j’ai toujours été attirée par les instruments de musiques, puis par les disques.
- Samuel : Je suis tombé dedans tout petit et je n’ai jamais arrêté. Cela ne s’explique pas.
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Quelles sont vos influences musicales ?
- Armelle : Des classiques comme Gainsbourg, Kraftwerk, The Doors, Christophe, The Velvet Underground… Depuis quelques années : Sigur Ros, Lana Del Rey, M83… En ce moment, j’aime beaucoup Feu!Chatterton et La Femme.
- Samuel : Très variées. Des choses comme les groupes jazz moderne du label ECM (Nils Petter Molvaer, Anouar Brahem, Eivind Aarset), mais aussi de la musique indienne, du métal ou du rock expérimental comme Sonic Youth… En ce moment, je peux écouter Max Richter comme Ludivico Einaudi ou Jessica93.
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Comment définiriez-vous votre style ? Pourquoi cette absence du chant dans vos compositions ?
- Armelle : Il n’y a pas de raison précise, nous avons aussi enregistré des chansons, mais les instrumentaux ont surtout retenu l’attention du public et des médias. Nous laissons parfois, tout de même, une place de choix aux textes, notamment dans notre premier remix pour la chanteuse RoBERT, puisque « Nitroglycérine » a été écrite par Amélie Nothomb.
- Samuel : Notre univers reste assez cinématographique et finalement nos arrangements laissent parfois peu de place au chant, même si les mots sont souvent présents sous forme de sample.
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D’où tirez-vous votre inspiration pour vos vidéoclips ? Que voulez-vous mettre en scène ? Pourquoi cette « omniprésence » du N&B et des couleurs fluorescentes, notamment ?
- Armelle : Nous sommes fans de David Lynch, nous aimons les ambiances étranges. Quant à la peinture phosphorescente, c’était la volonté de notre photographe Amélie Diaz (aka Lumière noire 111). Elle voulait faire des vidéos en employant la technique de la lumière noire. C’est une façon intéressante d’aborder la couleur.
- Samuel : David Lynch est une évidence, comme Jeff Nichols ou Quentin Dupieux. J’aime beaucoup leur approche de l’image, des couleurs.
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Des combats dans lesquels vous vous engagez, à travers votre œuvre ?
- Armelle : Nous avons participé à un court-métrage pour lutter contre le harcèlement scolaire. Ce petit film est très réaliste contrairement à nos vidéos. Il montre la violence qui existe entre les élèves d’un collège. Le message final prônait la fin de la loi du silence.
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Des projets en cours (EP, album, clip(s)…) ?
- Armelle : Nous venons de finir la musique d’un court-métrage de science-fiction.
- Samuel : Nous préparons un nouveau titre (long) avec le chanteur rouennais Nicholas Lhasare. Il s’agit d’aller à la rencontre du public autour d’une structure légère sans ordinateur et assez simpliste…. Même si cela sonnera SATI MATA… L’idée est de faire des premières parties et peut-être d’autres morceaux par la suite… J’avoue que l’idée de refaire un film me tenterait bien… Il reste le temps à trouver…
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Pour conclure cette interview, je vous propose de découvrir leur univers en vidéo ! Vous pouvez également aller voir leur chaîne YouTube ! Bon visionnage et bonne écoute !…
Propos recueillis par Fab!en (EscapeToCulture.net).
Photos prises par Amélie Diaz et autorisées sous l’accord préalable de SATI MATA.
Vidéoclips réalisés par SATI MATA et autorisés sous l’accord préalable de SATI MATA.