Il m’a fallu attendre les vingt dernières minutes de ce film pour me dire : « Ça y est, il y a ENFIN de l’action ! » Écrire un scénario prévisible de presque deux heures, ce n’était pas très futé de la part du réalisateur Emmanuel Mouret. Pour moi, Mademoiselle de Joncquières se résume essentiellement à de beaux dialogues et un jeu d’acteur aux petits oignons sous un fond bien creux.
Au moins, Emmanuel Mouret a su bien choisir ses comédiens. Cécile de France est parfaite, comme toujours. Elle peut tout incarner et là, elle le fait avec brio. Elle sait mener ainsi la danse, sous les traits de cette femme amoureuse trahie et vengeresse. Édouard Baer, qui m’a le plus surpris ici, porte bien le masque de l’homme charmant et charmeur, qui ne peut laisser indifférent. Enfin, Alice Isaaz joue parfaitement la « dévote » innocente. Elle est aux antipodes de ses premiers rôles sur grand écran (La Crème de la Crème, Les Yeux Jaunes des Crocodiles, Un Moment d’Égarement). Elle aussi prouve qu’elle peut jouer n’importe quel rôle. Elle a beau garder le silence, sa charisme parle pour elle.
Le film bénéficie également d’une jolie photographie et de beaux décors. L’époque est ainsi bien reconstituée. Mais voilà, j’aurais aimé qu’Emmanuel Mouret raconte son historie avec plus d’audace. La révélation finale vient heureusement sauver le reste, car l’ennui était bel et bien là en ce qui me concerne.
C’est donc un beau film d’époque en apparence, mais qui manque de sel.