Au rayon des biopics américains niais pour les américains seulement, je vous présente La Voix du Pardon (I Can Only Imagine). C’est pourtant un film que j’aurais voulu aimer, mais qui ne m’a finalement pas touché, en dépit de la thématique du pardon. Ce n’est qu’un long-métrage conventionnel sur la naissance d’un groupe et d’une chanson phare, avec tous les gros clichés scénaristiques qu’on voit dans les autres films du genre (cf. le groupe qui galère inévitablement avant de connaître enfin le succès).
L’originalité de I Can Only Imagine, c’est que ça parle d’un groupe de rock chrétien et de la foi en général. Le film aborde bien évidemment l’importance de la présence de Jésus dans les vies de Bart Millard (chanteur du groupe MercyMe) et de son père, sans pour autant être moralisateur envers le spectateur (en mode : « Il faut croire en Lui et il faut Le prier tous les jours. Lui seul te sauvera. »). J’ai d’ailleurs aimé les moments de partage entre Bart et son père, après que le premier ait décidé de pardonner sa cruauté au second. J’aurais d’ailleurs préféré que La Voix du Pardon soit « uniquement » axé sur ça, au lieu d’être un biopic à l’écriture pas subtile pour un sou. À commencer par celle du personnage principal.
Honnêtement, je l’ai trouvé tête à claques durant la première partie du film, malgré l’enfance difficile qu’il a eue. Par ailleurs, j’avais du mal à croire à sa relation conflictuelle avec son père, les deux acteurs (J. Michael Finley et Dennis Quaid) en faisant des tonnes. Je ne parle même pas des personnages secondaires, qui sont aussi absents que stéréotypés. Et puis, j’avais l’impression que le mec avait fini par prendre la grosse tête, en téléphonant à son ex-copine pour lui parler des concerts qu’il faisait avec son groupe (alors qu’il fallait juste qu’il s’excuse pour l’avoir plantée du jour au lendemain). Il a fini par m’apparaître beaucoup plus sympathique lorsqu’il rentre chez lui pour affronter son père. Mais alors, leur réconciliation est amenée de manière très grossière (SPOILER : il monte dans la voiture de son père, il trouve un document dans lequel il apprend que son paternel est en phase terminal, donc il décide de lui pardonner… c’est humain ce qu’il fait, certes, mais plus cliché que ça, tu meurs).
On se retrouve donc avec un biopic à la réalisation très propre et très lisse. Aucune scène ne m’a particulièrement marqué. Quant à la bande originale, même si l’acteur J. Michael Finley chante très bien, je n’ai pas particulièrement aimé les chansons, aussi car que je suis plus pop que rock (seule le titre interprété à l’enterrement de son père m’a plu). Vu qu’il s’agit de son premier rôle, je ne veux pas condamner ce jeune acteur d’avance (il a encore tout le temps d’apprendre et de progresser). Disons que je l’ai trouvé plus naturel durant la deuxième heure du film que durant la première. Dennis Quaid, lui, s’en est très bien sorti, en passant du père alcoolique violent et détestable à l’homme qui se repentit, en faisant tout pour renouer avec son enfant. Mais voilà, le reste est juste mauvais (selon moi).
La Voix du Pardon devrait plaire au public chrétien, qui est sa principale cible. Les autres, je ne sais pas trop. Et puis, le groupe MercyMe (les interprètes originaux de I Can Only Imagine) a surtout cartonné aux États-Unis. Donc c’est un film qui parlera essentiellement au public d’Outre-Atlantique. Je suis même étonné qu’il n’ait pas été nominé aux Oscars 2019.
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