Bonjour tout le monde ! Deux ans après ma playliste dédiée au Spice Girls, je vous parle du documentaire Girl Power diffusé le mois dernier sur la chaîne ARTE. D’ailleurs, cette dernière avait déjà produit un autre documentaire musical très intéressant, Les Divas des années 90 (dont vous pouvez lire mon avis ici). Étant fan des Spice Girls, je me suis empressé de regarder le documentaire réalisé par Vari Innes et Alice McMahon-Major. Alors, qu’en ai-je pensé ?
Dans l’ensemble, il en ressort un film puissant sur ces cinq guerrières qui ont dû faire faire au sexisme violent et au patriarcat dans les années 90 et 2000. Les deux réalisatrices mettent d’ailleurs en avant l’idée que les Spice Girls ont provoqué l’essor du féminisme et du girl power dans le monde. Certes, c’est vrai qu’elles encourageaient les filles (et les gens, de manière générale) à s’émanciper et à vivre selon leurs propres règles. Et même s’il y avait un côté sincère — Mel B et Geri Halliwell étaient déjà de grandes gueules à l’époque, à raison —, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y avait un côté commercial et marketing voulu à cela.
Par ailleurs, Vari Innes et Alice McMahon-Major n’hésitent pas à souligner le côté « produit purement marketing » du girls band. Dans le sens où les filles acceptaient de poser pour toutes les campagnes de publicité possibles et inimaginables (Pepsi et Chuppa Chups, entre autres) et qu’elles l’assumaient, en dépit des nombreuses critiques qu’elles ont reçues à ce sujet. Mais le documentaire met aussi en avant le fait qu’elles n’étaient pas de simples pantins : elles avaient bel et bien leur mot à dire, aussi bien au niveau de leur musique que des personnes avec qui elles voulaient travailler. Ce qui leur a coûté très cher aux yeux des médias.
Ces derniers se sont donnés à cœur joie pour les démolir. Je savais qu’à l’époque, les Spice Girls étaient considérées comme des produits commerciaux jetables (comme beaucoup d’artistes pop). Mais je ne pensais pas que les médias les attaquaient à ce point, aussi bien sur leur légitimité en tant qu’artistes/chanteuses que sur leur physique et le fait qu’elles étaient des femmes. Cependant, je ne suis pas non plus vraiment surpris, dans le sens où l’industrie du divertissement a (malheureusement) toujours été sexiste. Et quand je vois le parcours de chaque membre du groupe depuis 1994, je trouve qu’elles s’en sont vraiment bien tirées.
Concernant leurs parcours de vie respectifs, il y a beaucoup de choses que j’ai apprises. Je savais, par exemple, que Mel B était sortie avec Eddy Murphy, mais j’ignorais tout de l’humiliation publique qu’il lui avait fait subir. J’ignorais également qu’elle avait été battue par son ex-mari. Concernant Geri et Mel C, je savais qu’elles avaient eu des soucis personnels et que les médias s’étaient beaucoup moqués d’elle. Quant à Victoria, les moqueries et remarques qu’elle a subies étaient tout bonnement ignobles. En revanche, je trouve dommage que le documentaire se soit à peine attardé sur les carrières solos de Mel C (qui est quand même la seule à encore sortir des albums en son nom propre) et d’Emma (qui a une discographie intéressante).
Pour terminer, j’émets deux bémols :
- Le premier concerne la fin du documentaire. Alors, avant que vous ne me tombiez dessus, je précise que je comprends pourquoi les réalisatrices ont abordé la question du mouvement #MeToo dans leur œuvre. Quand on voit la misogynie qu’ont subie les Spice Girls, cette fin tombe sous le sens. Néanmoins, je trouve qu’elle arrive comme « un cheveu dans la soupe » : ça parle de Donald Trump (le rapport ?), et des hommes de pouvoir accusés, puis arrêtés pour agression sexuelle. Personnellement, j’aurais commencé par parler de stars féminines abusées dans le milieu de manière générale, avant de dévier progressivement vers #MeToo. La conclusion aurait ainsi eu plus de sens, selon moi.
- Le second concerne un point précis abordé dans le film, celui de la rancœur des filles envers Geri après son départ du groupe. Vari Innes et Alice McMahon-Major utilisent notamment des images d’archives, où Mel C et Victoria taillent ouvertement leur consœur. Elles utilisent également des photos d’articles mettant en avant la rivalité des filles et là, j’ai envie de dire : « Où est la logique ? » Les réalisatrices condamnent les propos machistes de la presse tout du long, MAIS se servent d’« articles » (sûrement publiés dans des torchons) pour étayer leur propos… Pour le coup, je n’ai pas compris leurs logique.
Pour conclure, Girl Power est un documentaire à voir absolument pour le message véhiculé. Il est également à regarder pour prendre conscience de l’impact des Spice Girls sur la scène musicale et sur la culture populaire. Enfin, il est intéressant pour les anecdotes qu’il dévoile sur le groupe (si on ne les connaissait déjà pas, comme c’était mon cas). Bref, je suis content qu’on rende hommage aux Spice Girls comme il se doit.
Et vous, avez-vous regardé le documentaire Girl Power ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis en me laissant un commentaire !
P.S. : vous pouvez (re)voir le documentaire sur l’application ARTE TV jusqu’en mars 2023. Vous pouvez aussi regarder le concert du groupe à Istanbul, jusqu’au 6 novembre inclus.