Malgré les derniers événements, je me suis précipité au cinéma le plus proche pour regarder Spectre, que j’attendais avec une impatience immense. Cependant, il faut se rappeler que Sam Mendes (le réalisateur) avait placé la barre très haut avec Skyfall, le précédent film de la franchise, alors on se demandait s’il allait pouvoir en faire autant, voire mieux, avec celui-là. Et, tout compte fait, même si Spectre n’est pas aussi bon que son prédécesseur, il n’en est pas moins un excellent divertissement, voire un excellent film tout court.
Certains passages empruntent des raccourcis scénaristiques faciles (tant pour l’intrigue principale comme pour l’histoire d’amour entre Bond et Madeleine Swann), certes, mais l’ensemble pallie largement à ces quelques défauts.
Que retenir de positif, donc ? Dans un premier temps, la mise en scène, qui est maîtrisée de bout en en bout – la scène d’ouverture est magistrale – : chaque mouvement, chaque détail est millimétré à la seconde près et rien n’est laissé au hasard. La majorité du casting revient également, fidèle à lui-même (Daniel Craig oscille parfaitement entre le rôle du gentleman et celui du macho), et des personnalités bienvenues s’y ajoutent : Monica Bellucci (malgré son apparition furtive), Andrew Scott, Christoph Waltz (parfait dans un rôle de psychopathe fait sur-mesure) et, surtout, la belle Léa Seydoux. Les américains ont eu le coup de cœur pour elle, et ça se comprend ! Elle est LA véritable surprise de ce vingt-quatrième volet, tant elle transperce l’écran par sa grâce et son jeu d’actrice. Et si le rôle de la James Bond Girl a été écrit, c’est bel et bien pour elle. Il faut d’ailleurs dire que la caméra la sublime beaucoup, ainsi que les autres personnages, mais particulièrement elle. Enfin, la bande son est exquise et s’accorde bien avec le film en lui-même (les images comme la mise en scène). À ce propos, je tiens à souligner la beauté du générique du début, avec Writing’s on the Wall de Sam Smith en fond sonore (encore une chanson bondienne qui correspond bien à l’univers initié par Ian Fleming).
En résumé, Spectre est magistral de bout en bout, malgré les petites maladresses scénaristiques. En outre, il offre une jolie conclusion à la saga Craig et une belle sortie à ce dernier, qui devrait donc passer le flambeau à un nouveau Bond.