Le 28 novembre dernier, j’ai assisté au Rebel Heart Tour de Madonna, au Sportpaleis d’Anvers. Un concert que j’attendais de voir avec impatience, étant donné que c’était mon premier « face-à-face » avec la Madone ! Et dans l’ensemble, j’ai apprécié ce nouveau spectacle, bien qu’il soit différent de ce que la chanteuse a pu nous proposer par le passé (notamment sur le Drowned World Tour et sur le Confessions Tour).
Je m’explique : là où, ces dernières années, elle privilégiait les chorégraphies et ses up-tempos au côté intimiste (qui était néanmoins déjà présent), elle a décidé de faire l’inverse cette fois-ci, en mettant en avant son côté intimiste/acoustique. C’est ainsi qu’elle revisite quelques-uns de ses titres les plus anciens, dans un cadre de proximité avec le public, du genre de True Blue, de Who’s That Girl, de Love Don’t Live Here Anymore, de Dress You Up, d’Into The Groove et de Lucky Star (ces trois dernières étant réinterprétées de manière bien pensée, dans un medley imprégné du style latino). Je rajoute également Like a Virgin (dont la nouvelle version met beaucoup d’ambiance sur scène), Burning Up (chaque tournée de Madonna a droit à son moment « rock » et, une fois encore, elle assure), Material Girl (le moment du show que j’ai préféré) et Holiday (un bon final, mais inférieur à la performance du Drowned World Tour en 2001). Ce sont donc les titres que j’ai préférés parmi ceux interprétés ce soir-là, ce qui est surprenant, les années 80 n’étant pas la partie de sa carrière que je préfère.
Cela signifie-t-il donc que les chansons issues de ses albums plus récents ont un mauvais rendu sur scène ? On va dire que j’ai mes préférences ! Qu’elles aient été sur le moment : Bitch I’m Madonna, Deeper and Deeper, Living For Love (qui reprend la mise en scène utilisée pour les performances T.V.), Don’t Tell Me (qu’elle a choisi d’interpréter après nous avoir parlés des derniers événements ayant secoué l’Europe), Rebel Heart (soit l’un des plus beaux moments du concert, où tout le monde s’est levé en chœur), Illuminati (avec les danseurs qui se balancent vers le public, qui tente alors de les attraper), Candy Shop (qui n’apporte pas de valeur ajoutée, mais sur laquelle j’ai pris mon pied), La Vie En Rose et Unapologetic Bitch. Ou qu’elles aient été après coup : Holy Water et Body Shop (je n’imaginais pas l’univers du garage pour cette chanson, mais pourquoi pas après tout). En revanche, il y a des tableaux que je n’ai pas aimés, comme Devil Pray, La Isla Bonita et Music (toutes trois n’apportent rien du tout à l’ensemble, et Dieu seul sait si je les adore en temps normal). En dépit de ces préférences personnelles, je dois avouer que le concert s’enchaîne bien, dans le sens où chaque acte est homogène, de même que, par exemple, un titre ou un acte entier va logiquement de pair avec un interlude.
La mise en scène est, une fois n’est pas coutume chez la Madone, minutieusement étudiée et digne de son ampleur, malgré cette tendance à l’épuration et à la simplicité (la froideur laissant ainsi peu à peu de la place à la chaleur).
Et Madonna dans tout ça ? Eh bien, je l’ai trouvée assez fatiguée, voire absente, durant les deux premiers actes. J’ai quand même dû me faire violence pour apprécier le RHT à sa juste valeur, tant je pensais à ce qu’elle avait pu faire par le passé (notamment à l’entrée sur Iconic, qui m’a beaucoup rappelé Future Lovers au CT). Heureusement qu’elle a fini par se reprendre au deuxième acte, notamment quand elle a commencé à mettre l’ambiance dans la salle (en organisant notamment un « concours » entre la « side 1 » et la « side 2 » du Sportpaleis). J’ai aussi énormément aimé le fait qu’elle se pose pour nous parler, faire des blagues et se moquer gentiment des fans qu’elle prenait au hasard dans le public. Ça fait du bien de la voir plus humaine et beaucoup moins frigide qu’à l’accoutumée, même si, comme tout show à l’américaine qui se respecte, le Rebel Heart Tour a ce côté calculé d’avance inévitable.
En conclusion, Madonna prouve, une fois encore, qu’elle est la Reine du show et de la Pop (bien que ses jeunes « rivales »/ »descendantes » n’ont pas à rougir face à elle). Après trente ans de carrière, elle peut désormais se permettre de nous proposer quelque chose de différent, qui la révèle en tant que femme (comme elle s’est dernièrement révélée à travers l’album Rebel Heart, qui rendait hommage à sa musique dans son ensemble). J’ai ainsi hâte de revoir le live chez moi, à la sortie du DVD/Blu-ray !