On a beaucoup parlé de ce duo féminin durant ces derniers mois : Julia Ducournau et sa muse Garance Marillier. Leur film Grave séduit la majorité des spectateurs qui vont le voir, tant il semble sortir du paysage cinématographique français « classique ». Je tiens à préciser que je ne l’ai pas encore vu, mais je le ferai dès que possible ! En attendant, je vais vous parler de leur première collaboration : le court-métrage Junior.
Présenté au Festival de Cannes en 2011 dans sa catégorie, Junior est une véritable pépite. En à peine vingt minutes, Julia Ducournau réussit à parler de la féminité et de l’adolescence, au travers d’une transformation physique pour le moins « violente ». Je vous rassure : pas d’hémoglobine à l’horizon, si ce ne sont quelques passages « explicites » (mais trop non plus). Le tout avec un humour second degré bien dosé, tout en étant couplé avec le réalisme qui correspond à cette période dite charnelle. Tandis que Garance Marillier démontre déjà un certain charisme pour son jeune âge (elle a treize ans, à ce moment-là).
Par rapport à ce que j’ai pu voir d’elle – dans les médias – ces derniers temps, Garance est méconnaissable dans le rôle de Justine/Junior. Puis, lors de sa mutation, elle passe d’un garçon manqué (qui néglige son physique et est un brin misogyne) à une fille féminine (en apparence). La métamorphose est également sociale, notamment par rapport à sa bande de copains et envers sa grande sœur (face à laquelle elle est très complexée). Oui, en vingt minutes seulement, Julia Ducournau a su parler de l’adolescence avec justesse, en sachant intérioriser le point de vue de son héroïne.
Si je connais encore très peu sa filmographie, il est néanmoins clair pour moi que Julia Ducournau est la sœur jumelle spirituelle de l’américaine Sofia Coppola (réalisatrice que j’adore). Dans Junior, elle sait mettre en scène les adolescents (les filles, surtout) et apporter un certain esthétisme aux scènes « éprouvantes ». Puis, surtout, le message de son court-métrage est très féministe, comme en témoigne l’une des dernières scènes avec Junior/Justine, ses potes et sa grande sœur. Vous l’aurez compris : je suivrai de près la carrière de Julia Ducournau à l’avenir !
Junior est donc la preuve les femmes savent parler d’elles-mêmes dans leurs œuvres propres, en alliant la délicatesse poétique au comique burlesque.