Alfie quitte sa femme Helena qui, ne supportant le choc, fait une tentative de suicide. Sa fille, Sally, ne pouvant pas voir sa mère s’autodétruire un peu plus chaque jour, décide l’envoyer chez une voyante, auprès de laquelle Helena trouve vite du réconfort. Sally voit son mariage avec Roy battre de l’aile et, si ce dernier ne tarde pas à se trouver un passe-temps favori (relooker depuis sa fenêtre sa nouvelle voisine Dia), sa femme, elle, tombe sous le charme de son nouveau patron, Greg. Tous tentent, chacun à leur manière, d’échapper désespérément à leur vie sombre et monotone…
Le dernier film de Woody Allen qui m’a vraiment marqué est le bijou Vicky Cristina Barcelona. Ceux qui ont suivi étaient bien également, mais ils ne m’ont pas semblé être aussi marquants. Mais après avoir vu You Will Meet a Tall Dark Stranger, je dois dire que j’ai été enchanté !
Honnêtement, on ne s’ennuie pas dans ce énième opus d’Allen. Même si on retrouve encore les éléments qui font sa marque de fabrique (l’art, l’amour et les relations humaines), il s’en dégage beaucoup de fraîcheur et d’humour. Et si le sujet du film est sombre (des personnes qui cherchent à échapper à leur quotidien sombre et monotone), il est cependant traité avec beaucoup d’ironie et de second degré. Ce qui m’a beaucoup plu.
Chaque intrigue est banale et, pourtant, on se régale de voir chacun des personnages sombrer dans ses petits tracas. On adore voir :
- Gemma Jones en septuagénaire névrosée et obsédée par son futur et celui des autres ;
- Anthony Hopkins en vieillard ringard et désespéré ;
- Naomi Watts en jeune femme qui ne sait plus où se donner la tête ;
- Josh Brolin en écrivain raté ;
- Lucy Punch en gourgandine profiteuse et aguicheuse
- Freida Pinto qui est délicieusement charmante.
Les autres rôles, moins étoffées, séduisent également, entre Antonio Banderas (le patron de Sally), Roger Ashton-Griffiths (le nouvel amant d’Helena) et Pauline Collins (la voyante). À vrai dire, aucun acteur ne surpasse l’autre : tous interprètent leurs personnages à la perfection. Je dirais même qu’ils auraient bien mérité la Palme du Meilleur Casting au Festival de Cannes.
J’ai également mes scènes favorites, dont celles avec Gemma Jones (celle où Jonathan tente d’appeler sa femme décédée est à mourir de rire). Mais le film entier est un pur régal. Et le fait que personne ne soit finalement épargné est drôle à voir (surtout en ce qui concerne Roy).
En tout cas, c’est dingue de voir à quel point que, à son âge avancé, Woody Allen écrive toujours ses histoires avec autant de légèreté et de détachement. Si son film précédent, Whatever Works, m’avait légèrement déçu, You Will Meet a Tall Dark Stranger se place, à n’en pas douter, parmi mes films préférés du cinéaste américain (derrière Vicky Cristina Barcelona, bien entendu). À quand l’escapade à Paris, avec Carla Bruni ?