Après avoir fait un passage par la case « drame romantique » avec Avant Toi (et par la case animation sur Disney+ — je n’ai pas encore vu le film en question), la réalisatrice Thea Sharrock nous propose une comédie britannique féministe sous fond de lettres injurieuses. Un autre long-métrage qui tombe à pic (ou pas) durant l’ère #MeToo. Car si l’intrigue en soi est originale et quelque peu palpitante, le message féministe se voit gros comme une maison.
Encore une fois, l’homme blanc hétéro cisgenre est responsable de tous les maux (ici, du lynchage public d’une femme en dehors des conventions sociales). Certes, à l’époque, surtout vu le contexte religieux, il y avait encore beaucoup de machisme. Mais là, je trouve que la réalisatrice en a un peu trop fait. Ça se ressent ainsi beaucoup sur l’écriture des personnages masculins (interprétés respectivement par Timothy Spall, Hugh Skinner et Paul Chahidi). Ces derniers jouent très bien — je n’ai rien à redire là-dessus —, mais à mes yeux, ils manquent clairement de nuance.
Contrairement aux personnages féminins, qui sont tous hauts en couleur. Celui qui tire son épingle du jeu est Rose, incarnée avec maestria par Jessie Buckley. De fait, on s’attache d’emblée à cette femme trop en avance sur son époque et que la société va rapidement accuser d’être l’autrice de ces fameuses lettres insultantes. Elle porte ainsi le film du début à la fin et j’espère qu’elle sera récompensée pour ce rôle. À côté, Olivia Colman est tout aussi excellente dans son personnage de femme bigote prisonnière d’un père autoritaire. Mais personnellement, même si je reconnais que c’est une bonne actrice, elle ne me touche pas plus que ça. Néanmoins, la fin donnée à son personnage m’a fait sourire et beaucoup ému.
Quant à l’intrigue, si elle démarre sur les chapeaux de roues au départ, elle s’essouffle trop rapidement. À partir du moment où on sait qui rédige les lettres, le film perd en intérêt. C’est dommage, car au départ, le scénario parvenait subtilement à nous faire croire qu’une telle ou qu’un tel était coupable. Néanmoins, même si on ne saura jamais vraiment pourquoi la personne a fait, la scène finale suffit à bien nous l’expliquer et à conclure cette intrigue d’une belle manière qui soit.
En conclusion, si c’était prometteur sur le papier, le résultat final de Wicked Little Letters de Thea Sharrock m’a un peu refroidi. Restent la performance grandiose de Jessie Buckley et, dans une moindre mesure, celle de Timothy Spall.
Et vous, avez-vous vu la comédie Scandaleusement Vôtre ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !