Je pensais avoir à faire à un film banal, qui ne se distinguait pas de ses comparses… Mais le fil de l’histoire s’est déroulé, et je me suis retrouvé comme « piégé » et angoissé par Whiplash.
Dans le sens où l’impitoyable Fletcher, incarné d’une belle main de fer par J.K. Simmons, nous hypnotise, nous effraie et nous fait le haïr de tout notre être. Avant qu’on lui trouve soudainement un côté humain insoupçonné, tout en sachant pourquoi il est ce qu’il est. Face à lui, on ne trouve pas vraiment d’âme, au départ, au jeune Neyman, joué avec innocence et violence par Miles Teller, mais on finira par s’attacher à lui, tant il nous ressemble par ses névroses les plus profondes. Chacun tient là le rôle de sa vie : Simmons mérite ces récompenses qui l’ont distingué ces derniers mois, tandis que Teller n’en est plus très loin. À eux deux, ils font Whiplash : soit un thriller (musical) élégant, une spirale infernale sans fin où on se sent emporté, attendant anxieusement de savoir qui remportera cet intense bras de fer.
On est ainsi captivé tout du long, grâce à une mise en scène intelligente et soignée. Je terminerai cette critique par ce petit « clin d’œil » : en fin de compte, Fletcher aura réussi à trouver son propre Charlie Parker en Andrew Neyman.
Un grand merci à Damien Chazelle, donc, pour ce grand moment de Cinéma.