[CINÉMA] Une Mère

Une Mère marque une transition importante dans la carrière de Mathilde Seigner, puisque c’est la première fois qu’elle s’essaie à un drame de ce genre.

Et la transition est réussie, puisque elle habite, par son jeu d’actrice, le personnage de Marie, cette mère dépassée par les événements. Elle ne change ainsi pas sa manière de jouer, pour notre plus grand plaisir : elle conserve ce regard empli de maladresse et de tristesse, qui donne du charme à son interprétation. Qu’on se le dise : ce rôle a été écrit pour elle, et même si une autre actrice aurait pu le jouer, ça n’aurait pas eu la même saveur, je pense. Et que dire du jeune Kacey Mottet Klein, qui est plein de violence, de rage et de désespoir ? Il EST Guillaume, cet adolescent en pleine rupture, qui s’enfonce dans la spirale infernale de la délinquance, sans pouvoir s’arrêter. Ensemble, ils nous offrent de beaux moments, qui sont pleins de violence et de sensibilité. Chacun a ses torts, chacun est imparfait et chacun essaie de noyer l’autre. C’est ce qui fait la vrai force de Une Mère, ces deux êtres qui se déchirent et s’aiment à la fois. J’ai d’ailleurs parfois pensé à La Tête Haute, autre drame sur le même thème.

Ce que je regrette, c’est le fait que, encore une fois, les personnages soient issus d’un milieu « difficile » (la mère qui fait plusieurs boulots pour joindre les deux bouts, le fils qui a des troubles du comportement). Je pense que ça serait bien de s’éloigner des clichés, pour une fois. Cependant, le personnage de Mathilde Seigner est tout à fait ordinaire, dans le sens où ce n’est pas un « cas social ».

Pour résumer, le film de Christine Carrière est fort et poignant, tout en faisant dans la finesse.

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