Le dernier film de M. Night Shyamalan promettait du lourd avec son concept : la traque d’un tueur en série pendant un concert. La bande-annonce vendait d’ailleurs très bien le concept — en même temps, c’est l’objectif. Je partais donc hyper confiant. Résultat des courses : Trap tient ses promesses durant sa première partie, puis s’essouffle progressivement durant sa seconde.
Après avoir vu le film, j’en ai discuté avec une amie qui a, pour sa part, détesté de A à Z. Elle a ainsi souligné de nombreuses incohérences et l’absence de crédibilité de l’histoire. En y repensant, il est vrai que M. Night Shyamalan se permet beaucoup de facilités scénaristiques pour permettre à son « héros » de s’en sortir haut la main. Néanmoins, je dois avouer que durant la partie concert, ça ne m’a pas dérangé. En fait, j’aurais préféré que l’action se déroule tout du long au sein de l’arena.
Le huis clos est un genre diablement efficace sur grand (ou sur petit) écran. Alors, pourquoi les réalisateurs hollywoodiens s’évertuent-ils à vouloir ne pas sortir des sentiers battus ? Encore plus, quand leur concept initial est justement innovant ? Ça m’échappe vraiment. Parce que Trap est justement génial dans sa première partie (le concert de Lady Raven). On voit ainsi Cooper redoubler d’inventivité et d’ingéniosité pour tenter de quitter la salle sans se faire repérer par la police et le FBI. Et on est clairement de son côté (Boulevard Voltaire va dire que Shyamalan encourage le public à être immoral, sauf que non). Mais dès qu’on sort de ce cadre, le long-métrage s’éloigne de son objectif premier pour se diriger vers une fin longue et poussive.
Honnêtement, le twist final, procédé classique chez M. Night Shyamalan, ne m’a fait ni chaud ni froid. Je dirais même qu’il ne m’a pas vraiment surpris. Et puis, les rebondissements s’enchaînent jusqu’à saturation. Quant au dernier plan du film qui laisse penser à une suite, je ne suis pas sûr que ce soit judicieux. Même si on peut interpréter cette scène autrement (comme quoi, le personnage de Cooper aura toujours un coup d’avance, tellement il est intelligent et méticuleux dans ce qu’il entreprend).
En parlant de Cooper, je trouve que ce protagoniste/antagoniste est très bien écrit. Shyamalan est vraiment parvenu à mettre en scène les deux facettes diamétralement opposées du personnage : celle du père et mari aimant à qui on donnerait le bon Dieu sans confessions ; celle du tueur froid et sadique qui n’a absolument peur de rien. Le réalisateur réussit également à entremêler progressivement les deux vies de Cooper pour que tout lui explose finalement à la figure. Et je comprends le choix de M. Night Shyamalan d’avoir choisi Josh Hartnett pour incarner ce personnage ambigu : il a un visage si « innocent » et « gentil » qu’il peut facilement nous duper. Hartnett livre, par ailleurs, une excellente performance qui vaut à elle seule le film.
Pour le reste, j’ai apprécié le jeu d’Ariel Donoghue et d’Alison Pill (actrice qu’on voit malheureusement trop peu à l’écran). J’ai également adoré le concert de Lady Raven, qui m’a rappelé ceux auxquels j’ai pu assister. J’avais même envie de danser sur ses chansons, qui sont bien sublimées par la mise en scène. Néanmoins, j’ai trouvé la prestation de Saleka Shyamalan bien, mais sans plus, en tant qu’actrice. En d’autres mots, elle fait juste ce qu’il faut.
En conclusion, Trap avait tout pour donner un bon coup de fouet au genre du thriller. Mais encore une fois, Hollywood a opté pour le classicisme en lieu de l’originalité. Dommage.
Et vous, avez-vous vu Trap de M. Night Shyamalan ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé du long-métrage en commentaire !