[CINÉMA] The Substance

En 2024, j’ai vu près de 100 films et il y en a beaucoup que j’ai aimés, voire adorés. Mais il y en a un qui, selon moi, surpasse tous les autres : The Substance de Coralie Fargeat. Ce long-métrage du genre body horror est juste incroyable de bout en bout et parfait sur tous les plans. Il est également réussi grâce à la performance de ses deux actrices vedettes, notamment Demi Moore qui, après des années d’errance, fait un retour en grâce.

The Substance serait-il donc un film biographique sur cette dernière ? Après tout, on résume souvent la carrière de l’ex-femme de Bruce Willis et d’Ashton Kutcher à son physique, et ce, même si elle a joué des rôles cultes (comme celui de Molly dans Ghost). Et qui a un peu disparu des écrans du jour au lendemain, car plus assez belle aux yeux d’Hollywood. Quoi de plus logique que la réalisatrice l’ait choisie pour incarner Elizabeth Sparkle, actrice autrefois adulée de tous qui est aujourd’hui la vedette d’une émission de fitness de seconde zone. Et qui se fait virer le jour de ses 50 ans par son producteur Harvey (génial Dennis Quaid). Un « super » cadeau d’anniversaire qui va l’inciter à essayer une mystérieuse substance censée lui offrir une meilleure version d’elle-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite. À quel prix ?

L’œuvre de Coralie Fargeat pose, de ce fait, le problème de l’âgisme dont sont victimes les femmes dans l’industrie du divertissement. Car malheureusement, passer 50 ans (voire même 40), les actrices se voient refuser beaucoup de rôles, à moins de passer sur le billard. C’est d’ailleurs pour ça que Nicole Kidman, Angelina Jolie et Charlize Theron, bien qu’elles restent très talentueuses, sont devenues des statues de cire (à mon grand regret). Demi Moore est également refaite, ce qui renforce, mine de rien, sa crédibilité dans le rôle d’Elizabeth. Elle livre ainsi sans aucun doute la plus belle performance de sa carrière.

Pour moi, c’est la performance féminine de 2024. D’ailleurs, si on ne lui file pas l’Oscar — c’est obligé qu’elle soit nominée ! —, je ne comprendrai pas. Quoique Karla Sofia Gascón (Emilia Pérez) pourrait lui barrer la route. Pour en revenir à Demi Moore, elle se met (littéralement) à nu pour ce personnage. Elle n’hésite pas non plus à affronter ses propres imperfections devant le miroir de sa salle de bain (« L’endroit où on ne peut pas tricher sur son apparence », comme le dit si bien Coralie Fargeat). Enfin, Moore personnalise très bien la folie et l’engrenage intérieur dans lequel Elizabeth sombre petit à petit, pour vivre dans l’ombre de Sue, sa nouvelle version adulée de tous.

Sue qui est incarnée par une Margaret Qualley tout aussi brillante à l’écran. Elle aussi, si elle n’a pas l’Oscar — que Zoe Saldaña pourrait lui rafler sous son nez (et ce serait légitime) —, je ne comprendrai pas. Elle est juste phénoménale et confirme son talent d’actrice (j’ai pu la voir dans d’autres rôles et je trouve qu’elle avait déjà un potentiel fou). J’espère donc qu’elle aura une grande et longue carrière.

Pour ce qui est de The Substance, le film dans sa forme, il est clairement marquant. Que ce soit pour ses gros plans qui incitent volontairement au dégoût. Pour sa photographie tantôt lumineuse, tantôt sombre. Pour son image floue qui nous fait ressentir les « malaises » de Sue. Pour ses effets spéciaux et pratiques très réalistes et glauques. Pour sa bande originale très froide et quelque peu mélancolique. Pour son humour noir qui appuie l’ironie de la situation. Pour ses références cinématographiques multiples (à Stanley Kubrick, Brian de Palma et à David Lynch, entre autres). Et enfin, pour son final très sanglant qui, je l’avoue, m’a fait rire tout en me procurant un gros sentiment de malaise.

Voilà, maintenant vous savez pourquoi The Substance est mon film de l’année 2024. C’est un long-métrage qui dénonce les diktats de beauté imposés par le patriarcat hollywoodien que subissent les femmes au quotidien, avec toute la brutalité et toute la violence nécessaires. C’est une œuvre qui, à mon avis, bousculera les mentalités actuelles pour faire évoluer les choses dans le bon sens. Bref, foncez voir The Substance !

Et vous, avez-vous vu le film de Coralie Fargeat? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me le dire dans les commentaires !

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