Biopic qui retrace la carrière du groupe de rock féminin The Runaways, de leur premier succès « Cherry Bomb » jusqu’à leur séparation à la fin des années 70…
Le buzz cinématographique de ces derniers mois, la tête d’affiche étant composée des deux stars de Twilight, Kristen Stewart et Dakota Fanning. L’occasion rêvée pour la première de s’essayer un autre type de rôle, l’occasion pour l’autre d’ajouter une nouvelle corde à son arc (déjà bien plein, dit-on). On pensait que rien que la présence de ces deux actrices suffirait à faire de The Runaways un bon film dans son ensemble, mais comme les autres réalisateurs, Floria Sigismondi ne parvient pas à éviter les facilités scénaristiques pour construire son biopic.
Tout est prévisible d’avance dans The Runaways, de l’histoire jusqu’aux fameux plans de caméra « in », ralentis ou bien colorés (pour montrer la déchéance progressive du groupe), en passant par les personnages, ainsi que certaines scènes. Par exemple, dès la scène de la séance de photos de Cherry venue, on voit venir la séparation des Runaways à mille kilomètres. En effet, le procédé est devenu tellement courant dans les comédies musicales qu’on regrette l’absence d’originalité de ce côté-là. Les personnages sont également tous de gros stéréotypes : la fille qui a eu une enfance malheureuse et qui finit par se droguer, celle qui ne recule devant rien, le producteur véreux prêt à tout pour se faire de l’argent, la guitariste dans l’ombre qui est jalouse, etc. The Runaways a également à plusieurs reprises l’occasion de nous proposer une analyse intéressante de la femme dans les années soixante-dix, mais hélas, le film préfère se recentrer uniquement sur le parcours de ses héroïnes, là aussi développé de manière superficielle.
Est-ce pour autant que le casting est mauvais ? J’ai bien envie de dire que ce n’est pas le cas, or pour certains d’entre eux, on sent bien le jeu d’acteur a été forcé à certains moments. L’exemple le plus flagrant est Kristen Stewart qui, même si elle arrive à être crédible en Joan Jett (ce qui n’était pas gagné au départ), mise beaucoup sur les « fuck » et la rebelle attitude pour convaincre. Or comme je l’ai dit précédemment, sa performance est bonne (même si jusqu’à présent, sa meilleure reste celle de Melinda Sordino dans « Speak »). Dakota Fanning, elle, ne s’en tire pas trop mal dans l’ensemble, et le film repose d’ailleurs essentiellement sur elle. Néanmoins, elle n’est pas suffisamment touchante pour qu’on puisse éprouver une quelconque empathie pour son personnage. Côté acteurs secondaires, on retiendra surtout Scout Taylor-Compton (qui joue le rôle de Lita) et Michael Shannon (bien que là encore, ce soit la même chose que pour Dakota).
Heureusement, The Runaways se rattrape largement sur sa bande originale, vraiment explosive. On note par ailleurs que Stewart et Fanning sont de très bonnes interprètes. Donc s’il y a bien quelque chose à garder du biopic de Floria Sigismondi, ce sont les reprises de Cherry Bomb, de Queens of Noise, ou encore celle de Dead End Justice.
Pour résumer, ce n’est pas avec The Runaways que Kristen Stewart pourra s’assurer d’un véritable avenir après Twilight. Le film, en lui-même, a tout pour être facilement oubliable et donc, s’oublie facilement.