[CINÉMA] The Revenant

Note de l’auteur : J’ai rédigé cette critique avant que les résultats des Oscars ne soient révélés, et après avoir écrit mon billet spécial sur les Oscars paru le 28 février dernier. Attendez-vous donc à ce qu’il y ait des pronostics, par rapport aux catégories où The Revenant est cité.

Oscars 2016 - The Revenant

Ça y est, je l’ai enfin vu ! Et je ne suis absolument pas déçu du voyage, malgré les craintes que je pouvais avoir. Car les médias l’ont tellement vendu et revendu, jusqu’à overdose, avant même sa sortie en salles. Dans tous les cas, Alejandro González Iñárritu nous offre là un tour de force cinématographique, surtout du point de vue technique, un an après la bonne surprise que fut Birdman.

Avant d’enchaîner sur le reste, je vais dire un mot sur Leonardo DiCaprio. Le fameux Leonardo. Le seul. L’unique. Celui dont on a tant espéré qu’il ait un jour l’Oscar… l’aura à coup sûr cette année ! En revanche, le rôle du trappeur Hugh Glass n’est peut-être pas son meilleur, mais c’est sûrement son plus risqué et audacieux. Dans le sens où, durant les deux tiers du film, il s’en prend plein la figure et en bave à mort. J’imagine d’ailleurs que le tournage a dû être très éprouvant pour l’ensemble des acteurs, lui en particulier. C’est clairement un rôle « à récompenses » qu’il incarne là, car il fait vraiment TOUT pour jouer la souffrance. Ou c’est plutôt Iñárritu qui l’a poussé à jouer comme ça, tant son interprétation est forcée, voire exagérée, à certains moments. Après, on sait à quel point l’Académie raffole de ce genre de « péripéties » chez un acteur, donc c’est tout bénef pour lui. Mais voilà, on sent que ce que traverse Glass est « minutieusement contrôlé », histoire d’en mettre plein la vue au spectateur… Et ça marche ! Dans tous les cas, Leo aura sa statuette, après tant d’années de « galère ». J’aurais cependant préféré que ce soit pour un autre rôle, comme celui de J. Edgar Hoover. Mais je serais heureux qu’il l’ait enfin.

Maintenant, je peux vous parler du reste !

On va commencer par les autres acteurs. A la vue de la bande-annonce, je m’attendais à ce que l’histoire et le scénario tournent autour d’Hugh Glass uniquement. Et, première surprise, les autres personnages sont tout aussi mis en avant que ce dernier, quatre en particulier. Dans l’ordre, on a : John Fitzgerald (Tom Hardy), le capitaine Andrew Harry (Domhnall Gleeson), le jeune Bridger (Will Poulter) et le fils de Glass (Forrest Goodluck). Si ce dernier disparaît très vite du film – ce qui est malheureux, car je trouve qu’il forme un duo très touchant avec son père à l’écran –, les trois autres joueront des rôles essentiels dans les deux intrigues entrecroisées du film. Et je le dis : Domhnall Gleeson est vraiment sous-estimé parce que, jusque-là, son parcours est un sans-faute. Ce mec a beaucoup de talent et on le sent dans chacune de ses partitions. Will Poulter se révèle être LA révélation de The Revenant. Celui qui jouait les puceaux maladroits dans Les Miller, puis le blocard tête-à-claques dans Le Labyrinthe, a un bel avenir devant lui. Ici, il passe à la vitesse supérieure et le fait excellemment. Mais, surtout, il y a Tom Hardy. Aka le beau gosse j’ai personnellement découvert dans la comédie d’action gentillette Target. Dans chaque film où il était à l’affiche, il a su se surpasser et prouver qu’il avait plus d’une corde à son arc. Et en tant que bad guy de service, la perfection est atteinte. En plus, l’accent « mâché » qu’il prend le rend juste méconnaissable. Par contre, je regrette que son personnage nous apparaisse comme étant trop antipathique, même si l’on sait un peu pourquoi il agit comme ça. J’aurais aimé qu’il soit davantage neutre, c’est-à-dire à la fois bon et mauvais, tout en étant fouillé au niveau de son histoire. Là, il est juste « méchant » et le combat final avec Glass est un peu cliché, à ce propos. Mais ça n’enlève rien à son interprétation sans faille. En tout cas, pour l’Oscar du Meilleur Second Rôle Masculin, il est mon favori avec Stallone !

The Revenant - Leonardo DiCaprio

Ensuite, parlons des aspects plus techniques. Et là, je dois vous le dire : Alejandro González Iñárritu est un Maître, tout simplement. Scénario, photographie, mise en scène, musique : il maîtrise tout d’une main de maître (comment ça, je l’ai déjà dit ?).
Comme je le disais au début, le scénario ne se résume pas seulement à la quête de vengeance d’un seul homme : il illustre une histoire riche et intéressante. Pour ne pas vous spoiler, je vais juste dire qu’il est notamment question d’un conflit entre les américains et les indiens, et qu’une troisième partie va s’en mêler également. Ce qui fait que, malgré le fait que la durée soit de 2h30 et qu’elle se fasse sentir par moments, on est happé par l’histoire, tant l’action y est présente. Par contre, j’ai trouvé le tout prévisible, genre quand tel personnage meurt ou quand les indiens attaquent le/les héros.
Pour ce qui est la mise en scène, elle est superbe. Le réalisateur a eu d’ailleurs la bonne idée de planter sa caméra à proximité des personnages, afin qu’on ressente leurs faits et gestes à cent pour cent. Ce parti pris donne, par ailleurs, un côté brut à The Revenant, en accentuant ainsi la violence et le drame de l’ensemble. Cependant, et je le disais déjà pour le personnage de DiCaprio, on sent que tout a été fait pour faire du grand spectacle, en misant notamment sur les effets gores. J’ai quelques scènes en tête, à ce propos, qui sont bien dégueulasses. En outre, le récit peut aussi paraître cliché et hollywoodien, la plupart des rôles n’étant, entre autres, pas assez fouillés. De ce côté-là, Birdman était davantage approfondi.
Pour terminer sur les aspects techniques, la photographie met bien en valeur les paysages canadiens hivernaux qui, bien qu’ils soient oppressants et dangereux dans le récit, ont cet air agréable de « paradis ». La musique, elle, illustre à merveille ce que je viens de dire. Elle est ainsi à la fois mélancolique et apaisante. Je crois qu’on a donc trouvé la future lauréate de la Meilleure Musique Originale ! Un conseil : attendez de l’entendre pour la première fois dans le film, puis écoutez-la ensuite au calme chez vous. Vous pourrez ainsi revivre le film, et ce, avec plus de « recul » et de sensibilité. Cela faisait d’ailleurs un moment qu’une bande originale ne m’avait pas autant séduit et transporté à ce point !

Après vous avoir dit tant de choses à propos de The Revenant, que puis-je en conclure ? Qu’Alejandro González Iñárritu nous a offerts là un grand moment de Cinéma, où il s’en donne à cœur à joie, dans tous les sens du terme. En passant, si vous pouvez aller voir le film en IMAX, faites-le ! Que Leonardo DiCaprio a su prendre des risques dans ce nouveau rôle, en dépit de son jeu d’acteur qui reste sa marque de fabrique. Et que, avec douze nominations au compteur, ce film a bien toutes les chances d’être le grand vainqueur de cette année.

Un film qui marquera l’année 2016, voire la décennie 2010 tout court.

3 commentaires

  1. Hello ! Moi aussi j’ai vu ce film et bon je vais surement me faire critiquer mais je n’ai pas du tout aimé, d’ailleurs j’attends un peu pour écrire dessus et expliquer mon point de vue pour ne pas trop me faire pointer du doigt ^^. Ok les paysages sont magnifique, Leonardo DiCaprio joue à merveille son rôle qui je pense n’a pas du tout était facile car peu de dialogue et une longue agonie d’un homme seul et perdu dans la nature. Mais l’histoire…Pour moi cette haine, cette vengeance qui grandit en lui je peux la comprendre mais je ne la cautionne pas. Et j’ai eu énormément de mal avec ca.

    1. Honnêtement, n’aie pas peur de dire ce que tu en penses, même si ça va à « contre-courant » de la pensée générale. Personnellement, je ne lui trouve pas QUE des qualités, mais j’avoue en retenir surtout du positif.

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