
The Last Showgirl de Gia Coppola (la nièce de Sofia) est un film qui a fait grand bruit ces derniers mois, et pour cause : il signe le grand retour de Pamela Anderson sur le devant de la scène. Ou plutôt, je dirais qu’il révèle enfin le talent d’une actrice qu’on a longtemps dénigrée (notamment à cause de son physique). À l’image de Demi Moore, qui est renée de ses cendres grâce au long-métrage The Substance. Comme dans ce dernier (qui retraçait plus ou moins le parcours de Demi dans le showbusiness), The Last Showgirl raconte l’histoire de Pamela Anderson de manière fictive avec un grand fond de vérité. Et le résultat est tout bonnement convaincant.
Pamela Anderson livre clairement la performance de sa carrière. Certes, j’ai vu peu de films et de séries avec elle (seulement quelques épisodes d’Alerte à Malibu et Nicky Larson de Philippe Lacheau). Mais selon moi, elle n’a sans doute eu jamais l’occasion de démontrer tout son talent d’actrice, donc ça tombe sous le sens que The Last Showgirl soit dans le haut du panier de sa carrière. Elle est tour à tour drôle, touchante, franche du collier et vulnérable. Par ailleurs, la scène de l’audition est cruelle à l’égard de son personnage, car elle retranscrit parfaitement ce que Pamela Anderson a vécu tout au long de sa carrière. À savoir du sexisme, car si elle en est arrivée là, c’est à cause de son corps selon le public (surtout les hommes). Ce passage est l’un des plus forts du film de Gia Coppola et il m’a beaucoup ému.
Son personnage est également bien écrit. L’actrice l’interprète d’ailleurs de manière nuancée, c’est-à-dire qu’elle nous montre toute son humanité : Shelly a des qualités, mais aussi des défauts. On la voit tantôt soutenir ses amies, tantôt les rejeter (cf. quand Jodie vient frapper à sa porte de manière désespérée). On la voit essayer de renouer avec sa fille qu’elle a négligée (et cette dernière va bien le lui faire comprendre), tout en admettant qu’elle n’ait pas été parfaite en tant que femme et en tant que mère. On la voit trimer dans sa vie tout en faisant un métier qu’elle aime. Bref, Shelly est humaine, ce qui fait qu’on s’identifie facilement à elle.

De plus, j’ai trouvé le reste du casting très bon dans l’ensemble. Après Pamela Anderson, c’est Jamie Lee Curtis qui détonne dans ce long-métrage. Elle incarne ainsi son personnage avec beaucoup de fougue et de drôlerie. Et c’est elle qui m’a fait le plus rire tout du long. Kiernan Shipka est bien dans le rôle de la jeune Jodie (qui est très naïve, on sent qu’elle commence sa vie à peine), de même que Billie Lourd (qui joue la fille de Shelly). Enfin, Dave Bautista est super dans le seul rôle masculin du film (outre Jason Schwartzman, qui fait une courte apparition à la fin).
La réalisation de Gia Coppola, bien qu’elle m’ait « perturbé », est intéressante. Le côté « perturbant » s’explique par les bords flous de l’image — j’ignore comment s’appelle ce procédé cinématographique, donc je veux bien que vous éclairiez ma lanterne à ce sujet. J’imagine que c’est pour mettre en avant les personnages au lieu du décor — Las Vegas comme on ne l’a jamais vu — et en soi, c’est un parti pris intéressant. Et peut-être que sans ça, le film aurait moins détonné au niveau visuel. En tout cas, Gia Coppola a beaucoup évolué dans son style, en s’éloignant de celui de sa tante (dans Palo Alto, le copier/coller était tellement flagrant que ça rendait le film sans intérêt). Même si, comme Sofia, elle arrive à sublimer ses actrices, quelles qu’elles soient.
Enfin, j’ai beaucoup aimé que The Last Showgirl mette l’accent sur la précarité des métiers du domaine artistique de manière générale. On parle ainsi beaucoup du coût de la vie qui augmente, de la paie qui ne suit pas toujours et de la place des femmes dans ce milieu. Le long-métrage réussit donc là où Anora s’est planté, à savoir : aborder les questions sociales en profondeur. Ce que l’œuvre de Sean Baker n’a pas réussi à faire, selon moi. En passant, c’est The Last Showgirl qui aurait dû être cité et récompensé aux Oscars, pas Anora. Mais on ne refera pas le passé.

Pour conclure, The Last Showgirl mérite tous les éloges qu’il a reçus ces derniers mois. Pour ma part, j’ai adoré ce long-métrage. Et surtout, il m’a permis d’enfin découvrir Pamela Anderson en tant qu’actrice.
Et vous, avez-vous vu The Last Showgirl de Gia Coppola ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !