L’une est américaine, réalisatrice de bande-annonce, pétée de thunes et vient d’apprendre que son fiancé la trompait. L’autre est Anglaise et journaliste, vit toute seule dans une maison de campagne avec son chien, et vient d’apprendre que l’homme qu’elle est aime va en épouser une autre. Elles s’appellent Amanda et Iris, et toutes deux veulent vite se barrer de leur chez elles, afin de s’éloigner de ceux qui leur ont brisé le cœur. C’est ainsi qu’elles décident du jour au lendemain de s’échanger leurs vies respectives. Amanda s’envole donc pour l’Angleterre paysanne, tandis qu’Iris part pour l’Amérique bourgeoise…
La première demi-heure annonçait vraiment quelque chose de catastrophique, d’intéressant et d’insupportable. Avec une Cameron Diaz qui surjoue plus que jamais, et une Kate Winslet qui se frotte de nouveau à la comédie dramatique populaire, huit ans après Titanic. On sent que tout est téléphoné et que de ce fait, tout est joué d’avance. Et au final, même si les bons sentiments sont de la fête jusqu’au bout, on se surprend à aimer, en partie parce qu’il y a Kate.
Kate, c’est un peu Johnny Depp version femme. Comme ce dernier, elle choisit toujours avec soin ses rôles et même si elle se retrouve à jouer dans un film « bon enfant », elle nous charmera toujours. Le contraire de Cameron, elle qui a toujours l’habitude de jouer aux potiches hystériques, mais qui sait aussi se montrer plus docile et de ce fait, plus sympathique aux yeux des spectateurs. Une fois n’est pas coutume, Jack Black trouve un rôle qui lui sied à merveille. Et Jude Law, que l’on pensait n’être qu’un ersatz de Johnny Depp (uniquement pour le physique), trouve bien sa place dans ce casting cinq étoiles. Tous interprètent des caricatures vues et revues au cinéma, mais quel bon moment on passe avec ces quatre-là ! Évidemment, Kate est un cran au-dessus des autres, tant cette femme m’enchante à chacune de ses performances.
Mais pour que The Holiday soit vraiment appréciable, il faut attendre que Nancy Meyers ait fini son bavardage incessant, pour enfin laisser ses personnages évoluer à leur aise. On a également tendance à penser que Diaz irait bien mieux avec Black que Law, et que Winslet serait mieux en couple avec Law que Black. Et pourtant, la sauce finit par prendre pour Winslet/Black et Law/Diaz, tant ces derniers font tout pour que l’alchimie fonctionne entre leurs rôles respectifs. Quant à la philosophie de Meyers sur l’amour (ou plutôt sur le fait d’apprendre à aimer et sur celui de se remettre d’une peine de cœur passée), elle est bien belle et niaise à souhait, mais son écriture la rend intelligible.
The Holiday s’avère ainsi être une jolie faible amoureuse, malgré un début désastreux et des scènes affreusement clichées. Un beau moment de cinéma, en somme.