Un autre film qui était très attendu, à l’instar de Star Wars, et qui l’est avant The Revenant, c’est The Hateful Eight de Quentin Tarantino. Un film que nous a survendu la presse spécialisée, et ce, des mois durant. Chef d’œuvre ou surestimé ?
Surestimé, mais pas tant que ça finalement. Certes, on ne tient pas la meilleure œuvre de Tarantino (la palme revenant à la fois à Kill Bill, à Inglorious Basterds et à Django Unchained), mais Les Huit Salopards n’en reste pas moins un cru sympathique. Si on enlève bien trente minutes, voir quarante-cinq minutes, à ces 2h48 qui m’ont semblé être interminables.
Non pas que ce soit une véritable déception (bien qu’il ait failli l’être), mais Tarantino devrait arrêter les scènes de dialogues à rallonge. D’accord, elles font le sel de sa filmographie, son identité même. D’accord, c’était nécessaire que toutes ces scènes se suivent pour mettre en place l’histoire, son cadre et ses personnages. Mais trop de dialogues tuent le dialogue, Quentin, sache-le. J’avais même peur qu’il n’y ait pas assez de place pour l’action, mais heureusement qu’elle arrive crescendo, lorsqu’on s’y attend le moins.
Et une fois qu’elle arrive, j’ai alors le plaisir de retrouver le Tarantino que j’aime : celui qui allie ingénieusement l’humour noir au cinéma gore. Les péripéties s’enchaînent à une vitesse folle et on adore ça. Et c’est finalement dans cette seconde partie que le film prend tout son sens, que je l’ai apprécié à sa juste valeur.
Évidemment, un film de Tarantino n’en serait pas un, si la mise en scène et la direction d’acteurs n’étaient pas au top. Ma préférence va, à ce propos, à Jennifer Jason Leigh, qui est folle et hilarante dans son rôle (et on s’amuse de la voir être malmenée physiquement par ses collègues masculins). Channing Tatum, Kurt Russell, Michael Madsen (que j’ai eu plaisir à revoir après Kill Bill) et Tim Roth sont également bien dans leurs personnages respectifs.
J’en arrive à la conclusion suivante : The Hateful Eight n’est pas le grand chef d’œuvre attendu de Quentin Tarantino, mais il n’en reste pas moins bon. Dans le même temps, on sent que le cinéaste américain a voulu s’essayer à de nouvelles choses (notamment les genres du huis-clos et du théâtre), ce qui est louable. Mais à travers ces styles, il peine à convaincre. Comme je le disais au début, sa touche initiale est ce qui lui va le mieux.
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