Le 31 octobre dernier, jour d’Halloween, a été placé sous le signe du drame/thriller La Fille du Train, réalisé par Tate Taylor. Si le nom de ce réalisateur ne vous dit rien, sachez qu’il a notamment réalisé La Couleur des Sentiments, comédie dramatique sur la cause noire aux États-Unis qui avait valu à Octavia Spencer un Oscar. Aujourd’hui, c’est une autre actrice qu’il met en lumière : Emily Blunt qui est, à mon goût, sous-estimée, tant elle a un véritable talent. Ce ne serait que de mon ressort, cela ferait bien longtemps qu’elle aurait eu, elle aussi, sa statuette dorée.
Dans The Girl on the Train, elle livre clairement l’une de ses meilleurs performances à ce jour. Elle aurait pu tomber dans la caricature du personnage de l’alcoolique dépravée au fond du trou. Mais non. Non seulement elle est juste, mais elle réussit à rendre Rachel Watson attachante et à faire qu’on s’identifie à cette femme malheureuse et bouleversée. On pourrait même être à sa place, finalement. On n’a pas forcément été accros à l’alcool, mais on est tous passés par une période de deuil amoureux douloureux. Ce personnage nous apparaît donc d’emblée comme étant sympathique, malgré la violence dont il fait souvent preuve durant la première partie du film.
Parmi les seconds rôles, je retiens surtout la jeune Haley Bennett (qui ressemble, à s’y méprendre, à Jennifer Lawrence). C’est d’ailleurs celle qui est le plus mise en avant après Emily Blunt, elle aussi à travers ses blessures et imperfections intérieures. Ce dernier point est assez « drôle », parce que c’est là qu’on se rend compte que les apparences sont souvent trompeuses et qu’on a beau fantasmer sur la vie de la personne d’en face, on finit par se fourvoyer à un moment ou à un autre.
Il y a également Anna (Rebecca Ferguson) et Tom (Justin Theroux), qu’on aime tour à tour détester. Tandis qu’on se met un peu à soupçonner Scott (Luke Evans) et le psychiatre (Édgar Ramírez) d’être le potentiel tueur. Après, en voyant la bande-annonce, je me suis douté que Rachel n’était pas la coupable, bien que le scénario réussisse à nous faire douter de son innocence.
Là où je serais sans doute moins clément, c’est sur le film en lui-même. Oui, j’ai suivi l’histoire avec beaucoup d’intérêt, je voulais savoir qui était l’assassin. Et, dans le même temps, en voyant la BA, je m’attendais à un scénario fortement inspiré du Gone Girl de David Fincher… Sur ce dernier point, je me suis trompé. Ça me fait surtout penser aux romans que ma mère aime lire et que j’ai pu parfois lire, le genre thriller « familial » en somme. En passant, je n’ai peut-être pas lu le livre de Paula Hawkins, mais ça se voit qu’il a été porté sur grand écran (en « oubliant » le fait qu’il est vendu dans toutes les librairies et grandes surfaces, en ce moment).
Je ne sais pas comment l’auteure a construit le schéma narratif de son bouquin, mais le scénario du film est parfois difficile à suivre. Tout se mélange (principalement au début), entre les retours en arrière, les hallucinations de l’héroïne et le changement de point de vue. Ça aurait mérité plus d’approfondissement concernant certaines scènes et certains détails, le scénario empruntant pas mal de raccourcis. C’est là qu’on voit ainsi les limites d’un roman transposé au cinéma ou à la télévision.
Pour résumer, mon attente a été comblée concernant La Fille du Train. Les acteurs sont bons et l’intrigue est captivante. Mais je pense aussi que le livre est plus complet que le film.
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