Sorti fin 2016 aux États-Unis et en Grande-Bretagne, La Jeune Fille et son Aigle a bénéficié d’une sortie française discrète en avril. Et c’est bien dommage, car l’œuvre cinématographique d’Otto Bell est d’une beauté rare, dans la forme comme dans le fond. Pour ma part, en voyant le titre et l’affiche du film, je savais d’emblée que ça allait me plaire (comme ce fut le cas pour L’Aigle et l’Enfant avec Jean Reno l’an dernier). Et je me suis bel et bien laissé emporter par le périple de cette jeune fille prête à tout pour réaliser son rêve !
Dit comme ça, on pourrait croire que The Eagle Huntress est une fiction à part entière. Sauf qu’il s’agit bien d’un documentaire, qui construit son propos comme une fiction classique. Est-ce que ça pose problème ? Durant les cinq premières minutes, oui. En effet, il y a une scène où le père de l’héroïne sacrifie un animal pour son aigle, qu’il doit laisser partir après sept ans de « vie commune ». Si on comprend que cet acte relève d’une tradition ancestrale, j’avais le sentiment que ça sonnait « faux ». Car c’est montré comme si c’était « joué », et non pas comme un fait réel. Or, une fois qu’on s’est mis en tête que le film d’Otto Bell est fait de cette manière, on l’apprécie à sa juste valeur.
La Jeune Fille et son Aigle est un divertissement familial, qui plaira aussi bien aux enfants qu’aux adultes. C’est également un récit intemporel et intergénérationnel, qui parlera au plus grand nombre. On s’identifie alors sans mal à la jeune Aisholpan, malgré son mode de vie qui diffère, sa culture éloignée de la nôtre dans laquelle elle évolue. Pour ma part, je l’ai trouvée très courageuse de faire face aux préjugés misogynes des hommes de sa communauté, de ne pas se laisser abattre face aux difficultés rencontrées. Et j’ai trouvé à la fois incroyable et touchant le fait que sa famille – surtout son père – la soutienne dans cette envie de devenir fauconnier (qui, là-bas, est considéré comme étant un « métier d’homme »). C’est d’ailleurs pour cela que je trouve ce film très féministe dans l’âme. C’est dans ce sens qu’Otto Bell a su raconter une histoire touchante aux yeux de chacun.
Puis, il y a l’esthétique qui entoure The Eagle Huntress. Je veux parler, d’une part, des décors et, d’autre part, de ces oiseaux majestueux que sont les aigles royaux. Je m’intéresse aux rapaces de plus près, depuis quelques années maintenant. Et j’aime en apprendre sur eux chaque jour. Pour ça, le documentaire d’Otto Bell apporte des informations supplémentaires sur la fauconnerie et sur l’art de dresser les aigles. Quant aux décors, ils ne pouvaient être que beaux dans ce genre de film. De toute manière, dans ce cas-là, la nature animale va toujours de pair avec la végétation. Enfin, la voix off de Daisy Ridley vient appuyer l’aspect « conte enfantin » de l’ensemble.
En résumé, je vous encourage fortement à voir The Eagle Huntress d’Otto Bell.