[CINÉMA] The Divergent Series – Allegiant

Note de l’auteur : Avant que vous ne lisiez cette critique, je tiens à vous prévenir des éventuels spoilers qui peuvent s’y trouver. Si vous continuez votre lecture, vous savez donc à quoi vous en tenir !… 😉

Divergente 3 - Allegiant (2)

Me voilà en train d’écrire ma critique DU film que j’attendais le plus cette année, j’ai nommé Divergente 3 : Au-delà du Mur (Allegiant en VO) ! Pour vous résumer ma « relation » avec cette saga, j’ai d’abord vu les deux premiers films au cinéma, puis j’ai lu les livres de Veronica Roth, histoire d’être à jour pour le troisième volet. Je précise, au passage, que si j’ai bien aimé les deux premiers tomes (dans lesquels je retrouvais plus ou moins les films), j’ai moins accroché au dernier, l’action tardant à venir. J’attendais donc beaucoup de l’adaptation sur grand écran, car j’espérais que le réalisateur privilégierait justement l’action par rapport à la mythologie.

Après avoir vu le film, je dois dire que je ne l’ai ni adoré, ni détesté. Ce n’est pas un navet, loin de là, mais il n’atteint pas l’excellence de son prédécesseur pour autant. Ce même prédécesseur qui tranchait déjà beaucoup, je trouve, avec le premier volet, dans le sens où l’univers visuel de Robert Schwentke nous introduisait à un Chicago plus apocalyptique et futuriste que celui de Neil Burger. Et dans Allegiant, on va encore plus loin de ce côté-là, tout en gardant l’emprunte qui fait le sel initial de la saga. Il y a donc du bon… comme du mauvais.

Quand je lisais le livre, concernant ce qu’il y avait derrière le fameux mur, je m’imaginais un simple désert comme celui du Sahara et un aéroport semblable à ceux qu’on connaît. Je n’avais pas été cherché plus loin, je dois l’avouer. Et voir ce que Schwentke a décidé d’en faire dans Au-delà du Mur me laisse vraiment perplexe. Ma première réflexion a été ainsi la suivante : « Dieu, que c’est kitch ! » Oui, vous m’avez bien lu !
Ça commence au début du film, quand on voit Evelyn faire son discours sur les fameux écrans bleus introduits dans le deuxième volet. Déjà, on voit que c’est vite fait, mal fait. Et ça continue quand les personnages quittent Chicago. J’avais du mal à me faire au désert façon « planète Mars » dévoilé dans la bande-annonce, mais alors tout ce qui suit, n’en parlons pas ! Bon, j’avoue que le désert en question rend finalement bien et justifie le fait qu’il y ait bien eu la guerre deux-cent ans plus tôt. Par contre, tout ce qui entoure le Bureau du Bien-Être Génétique, c’est juste trop ! Bon, là aussi, j’ai su m’y faire au bout d’un certain temps, mais on voyait bien que c’étaient des effets spéciaux. Après, autant l’extérieur fait faux, autant l’intérieur du Bureau est réaliste. En revanche, la scène de la « douche » pourrait être parfaite, si Tris n’était pas « étouffée » par cet espèce de chose marron, qui pourrait nous faire penser que le film n’a pas bénéficié d’un budget suffisant. A côté, le film La Terre Brûlée avait coûté plus ou moins la même somme d’argent à la production et, pourtant, la crédibilité visuelle était davantage au rendez-vous. Concernant l’aspect visuel, c’est donc tout ce que j’ai à dire car, comme je l’ai dit, il faut s’y accoutumer un minimum avant d’apprécier le tout.

Divergente 3 - Allegiant (1)

Autre gros défaut de Divergente 3, c’est sa mise en scène, clairement. Dans L’Insurrection, elle était particulièrement bien travaillée, surtout pour les scènes de la boîte. Ici, on fait dans le cliché absolu. Du moins, le scénario bâclé nous en donne l’impression (je reviendrai sur ce point tout à l’heure). J’ai l’exemple la scène où Tris retrouve Quatre dans la « forteresse » des érudits en tête, où on va bien insister sur le fait qu’ils sont amoureux l’un de l’autre (ils s’échangeront alors de longs regards et baisers langoureux, pour enfoncer le clou). J’ajoute les nombreux ralentis et travellings circulaires (quand la caméra tourne autour des acteurs), qui renforcent le côté hollywoodien peu plaisant de ce troisième volet. En fait, la mise en scène est justement trop calculée à l’avance, il n’y a pas cette « spontanéité » qu’il y avait dans Divergent et Insurgent.
Après, si on fait un parallèle avec le montage, il y a de bonnes choses à en retirer. Je pense notamment à deux passages en particulier. Le premier regroupe les passages où Caleb surveille ce qui se passe à Chicago. Le fait de mélanger réel et virtuel est une superbe trouvaille et apporte au film l’une de ses meilleures plus-values. Le second est ce moment où Tris voit le monde désert à travers les yeux de sa mère, où le réalisateur se fait plaisir en « alternant » et en « saccadant » les images de cette scène de flashback. Ainsi, à travers ces deux seuls éléments (et d’autres, que je n’ai cependant pas en tête), j’ai eu plaisir à retrouver la patte visuelle « folle » instaurée par Robert Schwentke dans la saga.

Je vais terminer cette (longue) partie sur les points négatifs, avec le scénario. Le fameux scénario qui est supposé rendre hommage au livre, en résumant/condensant quatre-cent pages en deux heures et quelques, tout en la rendant compréhensible pour celles et ceux qui n’ont pas lu le roman. En gros, pour résumer vite fait, Allegiant reprend exactement là où L’Insurrection s’était terminée : les habitants de Chicago se dirigent vers le mur pour voir ce qu’il y a de l’autre côté, mais Evelyn (la mère de Quatre) fait fermer les portes, après avoir tué Jeanine. Et à partir de là, ça va aller vite. Trop vite même. Les événements s’enchaînent, ne sont pas crédibles et on ne prend jamais le temps de souffler aux côtés des personnages. Quand je dis que ce n’est pas crédible, c’est dans le sens où on trouve absurde tout ce qui se déroule à l’écran. Genre quand Tris dit à Tobias que tout ira bien pour eux, alors qu’ils viennent juste de rencontrer leurs nouveaux hôtes. Ou quand Tori se fait tuer, sans crier gare. D’accord, elle meurt dans le livre et cet événement a un impact sur la suite, mais là, ça tombe juste comme un cheveu sur la soupe.
J’en profite de ma tirade sur le scénario pour parler des différents personnages et des relations qui existent entre eux. Je vais commencer par Peter. Autant je trouve que c’est un personnage intéressant, qui apporte une touche humoristique et en décalage complet avec l’univers sombre de Veronica Roth, autant j’en ai un peu marre de le voir changer de camp sans arrêt. J’avais presque envie de lui dire : « Bon, mec, il serait peut-être temps que tu te décides : t’es avec les gentils ou bien ?!? » Surtout que, dans le livre, ce n’est pas du tout comme ça que ça se déroule, même si ses intentions sont louches, une fois de plus. Après, l’idée de le voir s’associer à David est bonne et peut-être que ça amènera à une conclusion intéressante pour cet antagoniste, attachant au fond. Concernant Tris et ses rapports respectifs avec Tobias et Caleb, je suis content de voir que le scénariste traite ces deux aspects, mais il reste bien en surface je trouve. Bon, on comprend plus ou moins les ressentis respectifs des personnages, mais je pense qu’il aurait dû creuser davantage. Un peu comme pour l’intrigue général : on nous explique grosso modo les tenants et aboutissants de la chose, mais c’est tout. Après, Dieu merci, on nous simplifie l’histoire des « pures » et des « déficients », alors que le livre tournait beaucoup autour du pot, quitte à compliquer la chose. Certains autres changements apportés à l’histoire globale sont intéressants. Par contre, il vaut mieux ne pas avoir lu le bouquin ou bien faire abstraction de ce dernier, si on veut apprécier l’adaptation cinématographique à sa juste valeur.

Divergente 3 - Shailene Woodley (3)

Je vais terminer ma critique avec deux aspects positifs (oui, ENFIN !), à savoir le casting et la bande son, ainsi qu’avec un aspect moindre qui porte sur les dialogues.
En ce qui concerne le casting, je n’ai rien à redire dessus. Bon, d’accord, les figurants qui apparaissent au début – la scène des jugements – jouent mal leurs personnages et on voit que leurs interprétations respectives sont forcées. Mais les acteurs principaux s’améliorent de film en film et cernent désormais bien leurs rôles. J’ai d’ailleurs trouvé Theo James bien meilleur que dans les chapitres précédents. Je trouve, en effet, qu’il s’affirme beaucoup plus, en ayant ainsi droit à ses scènes en solo, ce qui permet d’approfondir davantage le personnage, à l’image du livre où il était également le narrateur de certains chapitres. Shailene Woodley, Miles Teller et Naomi Watts sont également très bons, de même que Ansel Elgort et Zoe Kravitz, même si on les voie malheureusement peu. Pour Jeff Daniels, je trouve qu’il joue bien l’ambiguïté, bien que son protagoniste devienne caricatural à la fin du film.
Pour la musique, je n’ai rien à redire non plus. J’avais beaucoup aimé la bande originale de Divergente 1, composée par Junkie Xl et en collaboration avec Ellie Goulding, qui donnait à ce premier épisode un aspect futuriste et mélancolique. J’ai eu davantage de mal à aimer le travail de Joseph Trapanese, mais ce dernier procurait à Divergente 2 un caractère plus sombre qu’à l’accoutumée. Il récidive pour Au-delà du Mur et je suis toujours autant séduit par sa patte. Il me faudra peut-être du temps pour apprécier cette nouvelle B.O., mais pour moi, c’est du bon.
Enfin, pour les dialogues, ils sont à la « hauteur » du deuxième volet. Dans le sens où ce ne sont pas des perles littéraires, mais ils ne sont pas non plus mal écrits. Disons juste qu’ils ont parfois tendance à renforcer le cliché hollywoodien, auquel je faisais référence précédemment.

Pour résumer, je dirais donc que ce n’est ni une catastrophe, ni un excellent film. C’est juste un bon film, qui se laisse regarder. À condition de faire abstraction du livre, car ça peut vous gâcher une bonne partie de la séance. À un moment donné, j’ai même dû me faire violence et me dire : « Arrête de penser au livre et regarde juste le film ! » Et ça a marché, comme quoi ! Bon, les autres défauts qu’il comporte ont fait que j’ai eu beaucoup de mal. En fait, ce film est plus froid que les précédents, voilà.

Divergente 3 - Shailene Woodley (4)

Sinon, pour parler du « cliffhanger » final, elle me rend curieux du quatrième film à venir. Parce que ce sera du coup complètement inédit, vu qu’ils ont plus ou moins adapté le troisième et dernier tome. Après, je me dis qu’ils peuvent encore prendre des éléments du livre pour les y inclure. Et, surtout, je me demande s’ils vont garder la fameuse fin qui a tant fait couler d’encre. Pour ma part, j’ai trouvé cette fin vraiment audacieuse, même si j’avais été spoilé. Donc, à voir.

En bref, si vous êtes fan, vous apprécierez à coup sûr. Si vous n’aimez pas, ce n’est même pas la peine. Après, les critiques sont très partagées concernant ce Divergente 3 et je me range des deux côtés. Faites-vous cependant votre propre avis ! 😉

2 commentaires

  1. On a à peu près le même ressenti, c’est vrai que le passage dans la Marge est un de mes préférés.
    J’attends de voir le dernier film, surtout que j’ai passablement aimé la fin, c’est le genre qui me frustre toujours un peu.

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