Réalisée par Blitz Bazawule, La Couleur pourpre est l’adaptation de la comédie musicale qui a cartonné à Broadway. Rien à voir avec le film de Steven Spielberg, à priori. Du moins, je n’en sais rien, car je n’ai pas vu ce dernier, donc aucune comparaison possible avec cette nouvelle monture. Et tant mieux, car ça m’a permis de découvrir et d’apprécier pleinement ce récit tragique teinté d’espoir.
Vous l’aurez deviné : j’ai bien aimé The Color Purple. À mes yeux, c’est une histoire magnifique et émouvante qui met à l’honneur, pour mon grand plaisir, la sororité. Malgré toute la violence que subit Celie, on parvient à rester optimiste quant à son sort grâce aux femmes qui vont la soutenir et l’aider à s’affirmer face à la violence masculine, souvent insoutenable pour elle et pour le public. La scène où Celie rase son mari m’a d’ailleurs beaucoup remué intérieurement, tant j’ai ressenti toute la haine/tristesse/peur de la première face au second.
Le scénario parvient ainsi à dépeindre l’évolution de Celie sur 30 ans de sa vie. Si on va plus en profondeur en ce qui concerne certains aspects de l’histoire, on passe « à la va-vite » sur d’autres (à mon grand regret). Je pense notamment à la « romance » lesbienne entre Celie et Shug Avery, et au séjour de Sofia en prison pour avoir manqué de respect à des Blancs de sa ville. Pour moi, ces passages tombent comme « un cheveu dans la soupe ». Ils sont abordés et résolus d’un seul coup, comme si le réalisateur Blitz Bazawule avait voulu à tout prix les inclure pour dire : « Ok, ça j’en ai parlé ! Ça aussi ! Mince, j’ai oublié ça ! » À croire que, bien qu’il ait signé sa propre œuvre, il ne voulait pas non plus faire défaut à la version de 1985 (qui, je l’imagine, incluent les passages en question). Avec le recul, je comprends leur présence dans le scénario, mais je trouve leur introduction dans le scénario maladroite.
L’aspect « comédie musicale » ampoule-t-il le récit ? Pas du tout ! Au contraire, les différentes chansons s’intègrent à merveille à l’ensemble et font bien le lien entre chaque scène parlée. J’ai ainsi adoré l’intégralité de la bande originale du film, là où certains titres de Mean Girls m’avaient laissé dubitatif. Mon coup de cœur est d’ailleurs Keep It Moving interprété par Halle Bailey. Quant à la mise en scène des tableaux musicaux, je l’ai trouvée parfaite. Encore une fois, le tout s’intègre bien au film de manière générale (les décors comme les costumes et le contexte historique dans lequel les personnages évoluent).
Enfin, l’acting est très bien. J’avoue avoir eu du mal avec la performance de Fantasia Barrino, mais je pense que c’est son personnage qui veut ça (quand elle se rebelle enfin contre son mari, elle est moins molle, et plus enjouée et dynamique). Sinon, j’ai surtout eu un coup de cœur respectif pour Halle Bailey et Phylicia Pearl Mpasi (elles sont toutes deux grandioses, même si elles disparaissent rapidement du film), ainsi que pour Danielle Brooks qui incarne Sofia (sa nomination aux derniers Oscars est méritée).
En conclusion, bien qu’imparfaite, cette relecture de The Color Purple ravira les fans de comédies musicales et sans doute les personnes qui ont adoré le film de Steven Spielberg. Me concernant, ça a été une agréable surprise.
Et vous, avez-vous vu La Couleur pourpre de Blitz Bazawule ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me le dire en me laissant un commentaire !