George Valentin est la grande star du cinéma muet, mais l’arrivée du cinéma parlant est le début de sa chute aux enfers. Peppy Miller est une jeune figurante qui va devenir la nouvelle coqueluche d’Hollywood. Ces deux destinées, croisées et opposées, vont bouleverser leur amour naissant…
Je n’avais pas forcément envie d’aller voir ce film. Le concept ne me branchait pas trop : j’avais déjà tenté l’expérience avec L’Illusionniste, que j’avais trouvé ennuyeux à mourir, alors que j’avais gardé un très bon souvenir de la série Laurel & Hardy. Puis, je me suis dit : « Pourquoi pas ! »
Finalement, je n’ai pas été emballé par The Artist. Cependant, je pense que réaliser et sortir un film de ce genre en 2011, qui est l’époque de la 3D à outrance, est tout de même osé et risqué.
Est-ce que ça veut dire que je me suis ennuyé tout du long ? Non. C’est sûr, j’ai été assez déstabilisé au début et, si je suis parvenu à bien m’imprégner de cette ambiance muette, j’ai trouvé le tout bien simpliste et superficiel. Dans le sens où le scénario n’est pas assez travaillé. Si le thème principal est bien exploré (à savoir la chute aux enfers d’un homme, un artiste comme il se définit lui-même dans une interview), l’histoire d’amour dite « impossible » entre les deux personnages principaux est simplement suggérée.
Et c’est bien dommage, car j’attendais justement que le film exploite bien ce filon. La faute à la bande-annonce qui dévoile tout et, de ce fait, mise sur cette fameuse romance ? Peut-être bien. Après, est-ce que ça aurait changé mon sentiment général vis-à-vis de The Artist ? Je ne peux pas vous le dire. Durant la séance, j’essayais également de voir quelle musique pourrait bien s’accorder avec telle scène, car j’ai trouvé que c’était raté la plupart du temps (à part pour quelques très bonnes scènes).
Quant aux acteurs, je n’arrive pas vraiment à juger leurs performances respectives. Car sans dialogue, il m’est difficile de donner mon avis. Je n’ai pas trouvé Jean Dujardin exceptionnel. Bérénice Bejo s’en sort déjà mieux, son charisme aidant beaucoup. Et le petit chien arrive à nous arracher un petit rire, de temps à autre.
Ce que j’ai adoré dans The Artist, c’est la forte personnalité du personnage de George Valentin. Si on veut le faire passer pour un véritable orgueilleux imbu de lui-même (bien qu’il le soit, au début), je ne pense pas que ça justifie totalement son choix de refuser de se fondre dans la masse, qui est engagée par le cinéma parlant. Pour moi, il s’agit plus d’un acte de bravoure, d’une envie claire de défendre son idée. C’est d’ailleurs là que le titre du film trouve véritablement tout son sens, selon moi.
Certains passages étaient également bien faits, comme :
- le cauchemar de George Valentin et son « pétage de câble » (où j’ai ressenti des frissons) ;
- l’ascension de Peppy Miller (qui est montrée à travers les différents petits rôles qu’elle joue), son apogée, sa première audition (où Bejo s’avère être pétillante à souhait) et sa première rencontre avec Valentin ;
- la scène finale.
Ces quelques scènes redonnent de l’intérêt au film, et nous font ainsi sortir de notre torpeur.
The Artist ne plaira donc pas à tout le monde, c’est certain. C’est plus un film à voir pour son concept, qu’il défend fièrement de A à Z, et aussi pour redécouvrir le Septième Art sous sa forme originelle. Pour la question du succès, seul l’avenir nous le dira.