Raiponce est une jeune fille ravissante, à la longue chevelure blonde magique. Gardée prisonnière depuis sa naissance par Mère Gothel, une sorcière qui cherche à garder une jeunesse éternelle, Raiponce cherche à s’échapper de sa tour par n’importe quel moyen possible. Lorsque Flynn Ryder, voleur recherché dans tout le royaume, débarque chez elle, elle voit là l’occasion rêver de sortir de sa prison…
Et si je vous disais que Raiponce/Tangled était le meilleur film Disney depuis… Mulan ? D’accord, il y a eu le très sympathique Volt entre temps, puis la semi-déception La Princesse et la Grenouille, qui était justement censé réconcilier la firme hollywoodienne avec le public. Ayant lu des critiques élogieuses dans (presque) tous les blogs de cinéphiles, jamais je n’aurais pensé succomber moi aussi au charme de cette jolie petite blonde aux yeux verts, vraiment attachante. Car oui, Raiponce est bel et bien un chef d’œuvre.
À mes yeux, ce n’est pourtant pas le meilleur Disney qui soit. Mais en même temps, je n’arrive pas à lui trouver ne serait-ce qu’un seul défaut. Il faut dire qu’à peine la fameuse petite animation du logo Walt Disney Pictures apparaît à l’écran, on est transportés par ce qui suit. Honnêtement, rien n’est à jeter : tout est sublime dans ce Tangled, des graphismes superbement réalisés à l’humour bien frais, en passant par les chansons très entrainantes et l’histoire bien écrite. Les adultes aussi bien que les enfants seront enchantés par ce monde merveilleux qui s’offre à eux.
Commençons par le doublage. Alors que dans Princess & the Frog, on était vite gavé par la voix d’Anthony Kavanah (c’est pourtant quelqu’un que j’adore), c’est tout le contraire ici. Disney a bien choisi ses acteurs français pour le coup ! Maeva Méline, bien qu’elle en soit seulement à son premier essai, a vraiment une voix qui s’accorde parfaitement avec l’esprit de son personnage : douce, innocente, enfantine et très attachante (la meilleure amie qu’on rêverait tous d’avoir en quelque sorte). Isabelle Adjani, elle, est méconnaissable en Mère Gothel : elle parvient à complètement s’effacer derrière cette dernière, tout en lui donnant un côté à la fois théâtral et énigmatique. Enfin, Romain Duris confirme ses talents de comique après L’arnacœur : Flynn Ryder lui sied carrément à la peau !
Venons-en ensuite aux graphismes. S’il y a bien une chose qu’aucun ne peut nier, que ce soient les fans ou bien les détracteurs, c’est l’indéniable beauté des décors et des personnages. Ou la preuve que malgré de nombreux ratages visuels, Disney sait rester au top quand il le faut.
Les références aux anciens films de la firme sont également très nombreuses, et bien faites ! Ainsi, on retrouve dans Tangled un peu du Bossu de Notre-Dame (avec la femme qui maintient enfermer « son » enfant, et cette dernière qui veut aller à la fête annuelle de son royaume), de La Petite Sirène (la mise en scène de la chanson Je Veux y Croire, magnifiquement inspiré de Embrasse-La), de Mulan (le barrage qui s’effondre, clin d’œil à l’avalanche de neige après la bataille face aux Huns) ou encore de Tarzan (Flynn et Raiponce qui surfent sur l’eau). Les non-fans accuseront les réalisateurs d’un grand manque d’inspiration, et sans doute auront-ils raison. Pour les fans de ma génération, c’est l’occasion de retomber en enfance.
Enfin, d’autres éléments contribuent à la réussite de ce chef-d’œuvre d’animation. Les personnages secondaires, qui y sont beaucoup pour l’humour (Maximus le cheval, et surtout Pascal le caméléon), et le scénario, qui ne nous donne pas cette sale impression de bâcler. Alors oui, une fois n’est pas coutume, le temps défile étrangement à toute vitesse pour ce Disney, mais rien n’est laissé au hasard. Le seul regret que j’aie (et pour le coup, je trouve ça vraiment dommage, car ça aurait renforcé davantage l’autodérision du film), c’est l’absence du fameux « Raiponce, envoie ta chevelure ! » détourné du prince, que l’on voit dans la bande-annonce.
Tangled/Raiponce marque donc avec brio le renouveau Disney. C’est à la fois un retour aux sources, avec cette fameuse recette qui a fait le succès des plus gros chefs d’œuvre de la souris (La Belle et la Bête, La Petite Sirène, La Belle au Bois Dormant…), et également le début d’un nouveau genre, avec cet humour bien ancré dans l’air du temps. Un nouvel âge d’or en vue ? C’est bien possible, oui !