Alors… On m’avait prévenu : il ne passe rien durant deux heures et on a juste droit à un baiser gay (un peu) langoureux, avant le générique de fin. On ne m’avait pas menti : Taekwondo de Marco Berger et Martín Farina est très bavard et contemplatif. L’esthétique est bel et bien présente. Le scénario, lui, est absent.
Bon, je commence par le scénario. C’est couru d’avance : Fernando invite son pote du taekwondo (d’où le titre du film) Germán à passer l’été chez lui avec ses potes de toujours. Germán est gay et ça, Fernando ne le sait pas. Enfin, c’est ce que le synopsis nous dit. Personnellement, ça se sent depuis le début que l’un est attiré par l’autre et vice versa. Il y a une troisième personne, Leo, qui tente de s’immiscer entre eux. Au milieu, il y a les potes de Fernando, qui parlent de politique, de meufs, de sport et même de Super Mario (pour savoir si c’est un dessin-animé ou pas). Bref, rien de fou. On pourrait faire avance rapide que ça reviendrait au même.
Pour ce qui est de l’esthétique, le duo de réalisateurs l’assume bien. Tous les acteurs sont beaux. En plus, voir des mecs se promener à poil ou en caleçon/bermuda, quand on est gay, ben ça ne laisse pas indifférent. On aimerait juste qu’il y ait plus de piquant (même si simplement suggéré, je suis pas difficile de ce côté-là). Quand au couple d’acteurs principaux (Gabriel Epstein et Lucas Papa), ils vont très bien ensemble à l’écran. Ils sont mignons ensemble et ça, les réalisateurs le mettent bien en avant. J’aurais limite préféré qu’il y ait « que » des scènes avec eux deux seulement, car c’est ça qui constitue un peu (beaucoup) l’intérêt de ce film argentin. D’ailleurs, les personnages gays ne sont pas du tout clichés, un bon point à souligner donc.
Bref, Taekwondo aurait eu plus d’intérêt s’il avait été un court-métrage, voire un moyen-métrage. Car deux heures de vide pour ça, autant passer sa soirée à faire autre chose.