À l’heure où je vous parle, le mois de février touche à sa fin et, avec lui, une petite série d’excellents long-métrages, dont vous pourrez lire mes critiques respectives en mars (ce mois-ci). Aujourd’hui – le 28 février pour moi, le 25 mars pour vous –, je vais vous faire part de mon avis sur Split de M. Night Shyamalan. Un film prévisible en apparence sur tous les plans et qui, pourtant, parvient à nous surprendre de bout en bout, grâce à des thématiques qui touchent au plus profond la nature humaine.
Je vais d’abord émettre un bémol avant d’enchaîner sur les aspects positifs de Split : le scénario prend souvent des raccourcis pour présenter et construire ses personnages, ainsi que pour résoudre « rapidement » l’intrigue principale. Pour moi, c’est ce qui m’empêche de lui donner une meilleure note. Après, je trouve que c’est un excellent film, qui tient en haleine du début à la fin, tant on enchaîne les péripéties grâce à une mise en scène dynamique et à un jeu d’acteur tout en finesse.
La principale force de Split de M. Night Shyamalan est son casting, en particulier ses deux vedettes. L’affiche nous avait prévenus : vingt-quatre personnalités qui cohabitent en un seul homme, dont l’une qui émerge progressivement et inévitablement. On nous disait alors (presque) la vérité. Car bon, au final, des vingt-quatre « Kevin », on n’en voit « que » quelques-uns. Néanmoins, c’était un pari difficile à relever, que ce soit dans l’écriture comme dans l’interprétation. Et, malgré les maladresses du scénario à ce propos, le résultat est là et convainc. Si je ne m’avancerai pas sur le fait que le trouble dissociatif de l’identité soit bien représenté ou non – celles et ceux qui en sont atteints auront certainement des choses à redire –, le talent de James McAvoy est indéniable. Ce mec mériterait une meilleure reconnaissance dans le milieu, tant il sait s’approprier les rôles les plus complexes à interpréter. Son travail dans Split devrait ainsi le mener sur le chemin des Oscars 2018. Si l’Académie montre un peu de bon sens.
En outre, la véritable révélation de Split n’est autre qu’Anya-Taylor Joy. Cette dernière était déjà remarquable et charismatique dans The Witch. Ici, c’est simple : dès le premier plan du film, on sait que son jeu d’actrice ne sera que perfection et justesse. Son personnage Casey a un passé trouble dont elle porte encore les cicatrices, à l’image de Kevin. Et c’est cet élément précis qui les rend similaires, sans que ni eux ni le spectateur ne s’y attendent. Ce « parcours du combattant » les rendra ainsi plus forts à leur manière : le premier physiquement et la seconde mentalement. Je mise donc mêmement sur une citation aux Oscars pour la jeune Anya-Taylor Joy, car cette petite a assurément du talent. Et ce, même si son protagoniste et celui de James McAvoy sont très bien écrits (ce qui aide bien un acteur dans tous les cas, c’est vrai).
De plus, Split est une œuvre qui mélange habilement les genres cinématographiques. Si on évolue premièrement dans le huis clos et le thriller, on évolue petit à petit vers l’horreur et le fantastique. J’aimerais pouvoir vous en révéler davantage à ce propos, mais je dois me taire. Parce que ce serait gâcher votre visionnage du film. D’ailleurs, je vous conseille d’y aller sans rien attendre, pour être surpris le plus agréablement possible. Je ne peux pas également vous révéler le second twist final, car celui-ci est tout à fait surprenant. Pour ma part, j’avoue qu’il m’a fallu lire des analyses de cette fin sur Internet pour y voir plus clair. Mais considérez que, si vous êtes amateurs du cinéma de M. Night Shyamalan, alors vous devriez comprendre rapidement de quoi il en retourne.
Pour conclure, Split mérite bien les éloges qu’il reçoit depuis sa sortie Outre-Atlantique et, surtout, surprend dans le traitement de ses personnages, qui marquent ainsi à leur manière. Un film que je ne peux que vous conseiller !