Carrie est désormais mariée à Big, et elle pourrait être finalement heureuse. Mais lorsqu’on est une femme célibataire et indépendante dans l’âme, la nostalgie se fait sentir, et la routine fait peur. Elle et ses trois meilleures amies (Charlotte, Miranda et Samantha) décident alors de s’envoler une semaine loin de tout, au Moyen-Orient…
Avant tout chose, il faut savoir que je suis un grand fan de Sex & the City, la série. Quant au premier film du même nom, s’il s’assumait Hollywoodien jusqu’au bout, il avait au moins le mérite de rendre hommage à celles qui ont définitivement permis aux femmes d’être plus mises en avant dans la sphère sérielle (et cinématographique). Et surtout, il donnait une conclusion très satisfaisante à la série, dix ans après le lancement de cette dernière. Mais c’était sans compter sur Michael Patrick King et ses acolytes d’Hollywood, bien décidés à exploiter le filon… en enlevant presque tout ce qui a fait le sel et le succès de la sitcom de HBO.
Parce qu’en deux ans, nos quatre héroïnes préférées ont eu le temps de devenir de grosses bourgeoises fashionistas sans cervelle, aux répliques bien trop creuses. La réflexion faite à l’encontre de l’après-mariage (la routine qui, dangereusement, s’installe peu à peu ; la vie de mère au foyer qui devient progressivement prenante [et stressante]) aurait pu être intéressante, mais est totalement gâchée par l’esprit superficiel et sans profondeur d’un New York devenu finalement trop glamour et superficiel, à l’image de ses habitants, trop omnibulés par la mode et le botox pour penser à la crise économique actuelle (d’ailleurs, la réplique de Samantha à ce sujet m’a bien fait rire, mais dans le sens où ça n’a strictement rien à faire dans un film du genre de Sex & the City 2). Le Sex & the City sociologique d’antan n’est donc plus.
En effet, au lieu de se concentrer sur les fameux rapports hommes/femmes, les producteurs nous en mettent plein la vue, avec des publicités par milliers, et un immense défilé de haute couture. Un film cellophané rien que pour les filles en somme, finalement pas si loin des autres comédies romantiques américaines qu’on nous ressert chaque année. Même le personnage de Samantha, qui a pris des rides avec l’âge (dans le sens figuré du terme, l’actrice Kim Cattrall faisant étrangement plus jeune que son âge), les nombreuses piques lancées à l’islam, et le retour inattendu d’Aidan ne redressent pas le niveau. Il faut donc compter sur quelques scènes assez humoristiques (la musique irlandaise pour illustrer celles avec la nounou, par exemple) et quelques titres de la BO (Dido, Erykah Badu) vraiment bons. Mais sûrement pas sur le reste.
Sex & the City, deuxième du nom, a donc fini, lui aussi, par succomber à la dure loi du marketing. Il ne nous reste donc plus qu’à re-re-regarder les 93 épisodes de la série d’origine, et à dire : R.I.P. Carrie Bradshaw.