Matthias Ducatel et Ruben Vandervoorde sont comme chien et chat. Parce que ce dernier est francophobe (au point de ne pas vouloir boire l’eau des Alpes), le bien français Ducatel n’ose pas se montrer publiquement avec la fille Vandervoorde. C’est donc pour cette raison que Matthias accepte d’inaugurer, aux côtés de Ruben, la première douane volante franco-belge, en espérant secrètement devenir son ami…
On se souvient tous de la déferlante vague des ch’tis, devenue très agaçante au fil du temps. Ça avait d’ailleurs rendu Dany Boon un peu trop méprisant, à mon goût (il n’y a qu’à voir son « pétage de plomb » en apprenant sa non-nomination aux César en 2009). C’est donc avec « tristesse » qu’on l’a vu enchaîner les films à tout-va, à l’image de son cher collègue Kad Merad. Alors, lorsque la bande-annonce de son nouveau film a envahi les écrans de cinéma, on s’est mis à craindre une nouvelle vague de surmédiatisation, franco-belge cette fois.
Or, la bande-annonce de Rien à Déclarer annonçait quelque chose de beaucoup plus drôle et de beaucoup moins lourd (surtout). En attendant, on sent que Dany Boon a manqué d’inspiration pour son nouveau film, puisque non seulement on retrouve à nouveau l’opposition entre deux cultures « ennemies » (avec tous les gros clichés qui vont avec), mais la même stratégie marketing a été employée : une sortie prématurée pour le nord et la Belgique avant tout le monde. C’est sûr, sur ce plan-là, Dany Boon ne connaît pas l’originalité.
Pour ce qui est du film, je m’attendais à ce qu’il soit plus surestimé encore que Bienvenue chez les Ch’tis. Alors c’est sûr, c’est loin d’être un chef d’œuvre, mais ce n’est pas si catastrophique que ça en fin de compte. Bon, il y a des gags assez lourds, et des fois, c’est à peine si on arrive à esquisser un sourire. Mais c’est vrai qu’à d’autres moments, on rigole bien. Merci Karin Viard (et accessoirement François Damiens) !
Le duo Poelvoorde/Boon fonctionne à merveille, même si Benoît Poelvoorde est assez tête à claques au début, avec sa francophobie un peu trop poussée. Mais il faut avouer qu’il est génial de le voir jouer l’hystérique toutes les cinq minutes.
Là où Rien à Déclarer a plus de mal, c’est au niveau du scénario. En fait, on a l’impression d’avoir plus affaire à une suite illogique de scénettes qu’à une véritable histoire. Néanmoins, les différentes intrigues sont assez sympathiques dans leurs genres respectifs, même si elles auraient pu être mieux travaillées pour certaines.
Sans être ni mauvais ni exceptionnel, Rien à Déclarer se regarde juste un dimanche soir sur TF1, une bonne part de pizza à la main.