Tyler est un rebelle de la life. Il pue tout le temps de la bière et de la cigarette, et vit dans un appartement miteux avec son abruti de meilleur ami. Et puis, il répond sans cesse à son père. De quoi en faire un adolescent en pleine crise. Et lorsqu’il apprend que le policier qu’il l’a arrêté a une fille, il décide de servir de cette dernière pour se venger. Sauf que Tyler n’avait pas prévu l’amour dans ses plans…
Bizarrement (et c’est bien voulu à mon avis), Remember me rappelle souvent la saga Twilight. Sauf qu’il n’y a ni Kristen Stewart ni Taylor Lautner à l’horizon, juste Robert Pattison qui pue l’alcool et le tabac durant deux heures. Et qui surjoue en multipliant les pétages de plomb et les bagarres avec son entourage. Contre toute attente, ce sont peut-être les meilleures scènes du film (celle où il jette la bombe à incendie à travers la fenêtre est sans aucun doute la plus marquante). Et puis, on sent bien également qu’Allen Coulter a voulu un peu profiter de la notoriété de son acteur principal pour faire passer son Tyler pour un Edward Cullen bis, la trash attitude en plus. Quelque part, on s’y attendait parce que bon, si personnellement, je suis allé voir Remember me, c’était surtout pour voir Pattinson dans un rôle autre que celui d’un vampire végétarien. Mais bon, on ne va pas pousser la subjectivité en prétendant qu’il est très bon acteur, parce que pour ça, il a encore énormément de chemin à faire le Rob.
Le film souffre également d’un caractère mélodramatique assez constant, et d’un univers pas assez poussé. La pauvreté des dialogues et les personnages peu développés (hormis ceux de Tyler et d’Aly) en témoignent. Pourtant, les acteurs sont tous bons (en particulier Emilie de Ravin, actrice tellement rare), sauf Chris Cooper, qui n’arrive pas à nous faire ressentir le caractère « dépravé » de son rôle. Et si Remember me peut désespérer au départ, il finit pourtant par être captivant, en grande partie grâce à son histoire d’amour plutôt bien crédible, l’alchimie du couple Pattinson/de Ravin fonctionnant à merveille. Ajoutons à cela la fin, vraiment inattendue sur le coup (et pourtant presque prévisible si on s’était attardé sur les quelques indices temporels donnés de temps à autre). Bien évidemment, il s’agit encore d’une tentative pour nous émouvoir, et c’est réussi à vrai dire.
Remember me n’est donc pas le grand drame que l’on avait tant espéré. Et c’est dommage, car avec une psychologie davantage fouillée, et une autre tête d’affiche masculine, la pilule serait sans doute beaucoup mieux passée. Le film se laisse néanmoins regarder sans déplaisir.