Après Été 85, je me replonge dans le cinéma de François Ozon avec son dernier long-métrage en date, Quand vient l’automne. L’occasion pour le réalisateur de mettre les actrices âgées à l’honneur, là où le cinéma est justement souvent âgiste. Et franchement, ce sont d’excellents choix de rôles : autant Hélène Vincent que Josiane Balasko sont pétillantes et pleines de joie de vivre. En plus d’être sublimées comme il se doit par la caméra d’Ozon.
Cela fait du bien de voir des personnages de femmes septuagénaires et octogénaires aussi dynamiques que ceux-là. Ozon filme ainsi ces deux héroïnes vivant avec leur temps avec pudeur, mais aussi avec une certaine proximité. On suit donc leur quotidien pendant plusieurs années, qui est jalonné de hauts et de bas, notamment dans leur relation avec leur progéniture. On découvre d’ailleurs qu’avant cette retraite bien paisible et tranquille, elles ont eu une vie « olé olé » (pour le dire comme ça). Ce qui poursuit encore Michelle (Hélène Vincent), notamment quand elle se fait insulter en public par un homme dans un bar.
Par conséquent, on s’attache à ces deux héroïnes qui sont ordinaires, tout en étant extraordinaires à leur manière. À l’inverse, je n’ai pu m’empêcher de conspuer le personnage de Ludivine Sagnier, qui se montre vraiment odieuse avec sa mère. Même si on comprend pourquoi après et que, du coup, on la trouve plus sympathique. Sagnier a vraiment réussi à rendre Valérie (la fille de Michelle, donc) aussi détestable qu’attachante. À l’inverse, malgré son passé trouble, Vincent (Pierre Lottin, touchant dans sa maladresse naturelle) se révèle d’emblée agréable et on a envie de le voir s’en sortir.
Avec Michelle et Lucas (formidable Garlan Erlos), ils forment une famille recomposée où chaque membre trouve l’amour qui lui a tant manqué auprès des siens. Là encore, on se sent proche d’eux. Et les morts successives de différents personnages autour d’eux nous les font encore plus aimer. Ce sont d’ailleurs ces événements-là qui dynamisent le récit, qui se révèle un peu trop plan-plan.
En effet, si, comme moi, vous avez vu le teaser trailer avant d’avoir vu le film, vous vous attendiez sans doute à un thriller. Sans trop vous spoiler l’intrigue, c’est pour moi surtout une chronique de vie ponctuée d’un certain mystère sur les agissements des différents protagonistes. On veut donc connaître le fin mot de cette histoire, et ce, jusqu’à la fin du film. Ce qui est, par ailleurs, l’une de ses forces. Un peu comme Anatomie d’une Chute, mais en beaucoup (beaucoup) moins poussé.
Même si Quand vient l’automne m’a bien plu dans l’ensemble, c’est, à mes yeux, une œuvre mineure dans la filmographie de François Ozon. Malgré tout, je me suis régalé devant ce long-métrage doux comme la saison automnale.
Et vous, avez-vous vu le dernier film de François Ozon ? N’hésitez pas à me donner votre avis dans les commentaires !