[CINÉMA] Quand on a 17 ans

Quand on a 17 ans - André Téchiné (1)

Voilà un film qui m’a beaucoup parlé et profondément touché, de par son histoire, ses personnages et les thèmes abordés. J’ai donc envie de vous en parler d’un point de vue très personnel. Peut-être que je ferai des parallèles avec ma propre histoire, sans vous en dire trop non plus. Je ne m’attarderai donc pas sur l’aspect technique, car je trouve qu’il n’y a pas grand-chose à dire (sauf pour le jeu des acteurs, mais j’y reviendrai plus tard).

Ce qui m’a le plus touché dans Quand on a 17 ans, c’est cette nostalgie qui en émane. Même si le lycée n’a pas été pour moi une période facile. A ce propos, une des questions qui y est soulevée est celle du harcèlement à l’école. Une question qui devient de plus en plus actuelle, avec la Journée Nationale du Harcèlement Scolaire récemment mise en place. Je suis content de voir qu’André Téchiné ait décidé d’en parler, même brièvement, surtout qu’il le fait sans trop d’exagération. De même que pour l’homosexualité des deux héros, qui sera d’ailleurs le thème central de l’histoire.

Et, là encore, je suis content de voir qu’on peut en parler sans aller dans le cliché pur et dur. Pour tout vous dire, j’ai toujours l’impression qu’on aborde les histoires d’Amour gay d’une seule manière. Ici, les deux garçons sont « normaux », dans le sens où ils ont à la fois une part de masculinité et aussi une part de féminité. Un peu comme dans La Vie d’Adèle. Après, il y a peut-être un côté « exagéré » dans l’intrigue, vu que les deux personnages ne font que se battre la plupart du temps. Au début, je ne savais pas trop où le réalisateur voulait en venir, puis en y repensant après la séance, je trouve finalement que le fil rouge s’est bien déroulé.

Quand on a 17 ans - André Téchiné (2)

En effet, si le personnage de Thomas (Corentin Fila) maltraite physiquement celui de Damien (Kacey Mottet Klein), c’est parce qu’il a peur de ce que sa nature profonde pourrait lui faire ressentir. Bon, durant la première partie – et parce que je savais d’avance que ça parlerait d’homosexualité –, je ne comprenais pas pourquoi il (Thomas) agissait ainsi.  De même que Damien cache à tout le monde ce qu’il est, par peur de représailles, bien qu’il dévoile progressivement ses sentiments pour Thomas (il y a une réplique qui m’a, par ailleurs, beaucoup parlé : « Je ne sais pas si je suis attiré par les hommes, ou si je suis juste amoureux de toi ! »). Je suis moi-même passé par là et je sais donc ce que l’un et l’autre ressentent. Voilà pourquoi je dis que c’est un film qui m’a profondément touché.
Par contre, je trouve que la seconde partie tire un peu en longueur, même si elle servira d’avancement à l’ensemble du récit.

Je veux également vous parler du personnage de la mère (Sandrine Kiberlain), qui est tout aussi intéressante. Pour moi, elle est à la fois source de bien-être pour son fils, mais également toxique. D’un côté, on voit et sent qu’elle l’aime fort, qu’elle l’accepte tel qu’il est (quand elle lui dit : « Je t’écoute, ne t’inquiète pas. », après qu’il lui ait fait son coming-out). De l’autre, elle se repose beaucoup sur lui quand le mari/père est absent et passe outre le fait que Thomas soit une « menace » pour Damien. Elle n’a donc pas forcément le bon rôle : elle a ses bons et mauvais côtés.

Pour finir, le trio principal d’acteurs est tout bonnement époustouflant de justesse. J’avais déjà pu voir Kacey Mottet Klein dans plusieurs films (Gemma Bovery, Une Mère, Gainsbourg, Vie Héroïque) et celui-ci continue de m’impressionner, une fois encore. Je trouve qu’il arrive vraiment à adapter sa façon de jouer aux différents rôles qu’il interprète, sans jamais tomber dans le cliché de l’adolescent rebelle et insolent. Corentin Fila est, comme le dit si bien Sandrine, « beau ». Téchiné l’a bien choisi pour jouer le solitaire et mystérieux Thomas. Quant à Sandrine Kiberlain, elle est juste, comme à son habitude et, malgré la longue carrière qu’elle traîne derrière elle, elle arrive encore à me surprendre.

Quand on a 17 ans - André Téchiné (3)

Pour conclure, Quand on a 17 ans traite à merveille – et avec pudeur – de ces fameux tourments adolescents qui nous rongent à ce fameux âge. Dans le même temps, il ne parlera peut-être pas forcément à tout le monde, dans la mesure où il aborde des sujets bien ciblés. Moi, en tout cas, j’y ai trouvé mon compte.

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