Deux ans après avoir perdu son troisième enfant dans une fausse couche et s’être battue contre l’alcoolisme, Kate est enfin décidée à adopter une petite fille pour agrandir la famille. En visitant l’orphelinat voisin, elle et son mari John jettent leur dévolu sur Esther, une adorable petite fille de neuf ans très intelligente et mature. Alors que Max, la cadette sourde, s’attache très vite à sa nouvelle sœur, ce n’est pas le cas de Daniel, qui la méprise plus qu’autre chose. Mais le soi-disant ange qu’est Esther va peu à peu dévoiler sa véritable personnalité…
Un film à la tension vraiment palpable, qui nous prend dans ses filets, nous angoisse jusqu’au bout, malgré ses maladresses scénaristiques évidentes, qui servent à rendre le tout davantage stressant. Forcément, tout repose sur la révélation finale, sinon ça n’aurait presque aucun intérêt. Enfin, pour tout avouer, je connaissais déjà la fin d’avance (merci les abrutis qui ne savent pas spoiler), mais ça ne m’a pas empêché d’être à fond dedans.
Cette fois, il ne suffit pas d’hémoglobine (bon, y en a un peu, mais ce n’est pas l’élément fondateur de l’ensemble), d’esprits malfaisants dont on ne peut se défaire, ou d’un tueur en série comme on en voit souvent. Non ! Ici, le méchant en question est un simple être humain, bien réel, une petite fille de neuf ans en plus ! Et c’est un peu ça qui nous incite au départ à jeter un coup d’œil à cet Orphan, pas aussi surestimé qu’on pourrait le croire. Le film se base surtout sur de simples plans de caméra, qui ne cessent de virer à gauche et à droite, à travers la vitre d’un four, ou du haut d’un escalier. Mais ces mêmes plans sont d’une efficacité redoutable, et participent au suspense instauré par Jaume Collet-Serra. De même que la bande-son, autre élément essentiel de ce thriller bien horrifique. Deux caractéristiques qu’on reconnait au cinéma hispanique, lequel a de beaux jours devant lui dans le genre.
Les acteurs sont tous impeccables (même le père, un peu trop crétin sur les bords, même si c’est bien voulu de la part des scénaristes), en particulier Isabelle Fuhrman (remarquable et imposante) et Vera Farmiga (qui n’exagère dans son jeu à aucun moment), ainsi que la jeune Aryana Engineer, touchante en enfant sourde (et muette, de surcroît). Tous participent au bon dénouement de ce petit film horrifique efficace, qui tient ses promesses jusqu’au bout.
Cependant, malgré tous ces éléments positifs, il y a ces écarts scénaristiques, qui font qu’Orphan n’est pas totalement parfait. Mais après tout, il fallait s’y attendre un peu, la plupart des films du genre ne brillant pas trop de ce côté-là. Et puis, ça contribue au suspense.
En résumé, Orphan se savoure pendant deux heures non-stop, la scène d’ouverture (assez gore, mais surtout malsaine au passage) nous mettant directement dans l’ambiance, et malgré que le film soit assez lent à démarrer. Mais dès l’arrivée d’Esther, il y a forcément beaucoup plus d’intérêt, et c’est ainsi qu’on aime l’aimer au départ, avant d’adorer la haïr de tout notre possible, tant ses actes sont tous ignobles. Un bon moyen de terminer cette année 2009 en somme.