Parfois, on se sent seul dans une salle de cinéma. Par exemple, vous regardez une comédie (dramatique). Vous riez un peu aux blagues, tandis que le reste de la salle est complètement hilare. Moi, c’est ce que j’ai ressenti durant mon visionnage de Nous Finirons Ensemble de Guillaume Canet. La suite (inutile) des Petits Mouchoirs, que j’avais bien aimé à l’époque de sa sortie.
Pourtant, je l’attendais un peu ce film. Le premier se suffisait à lui-même, mais j’avais envie de savoir ce qu’était devenue cette bande de potes écorchés. Réponse : ils n’ont pas évolué depuis neuf ans et ont toujours les mêmes problèmes (de bobos). Visiblement, Guillaume Canet s’est dit que les problèmes de bobos (riches) parleraient au grand public. Or, le grand public, lui, ne s’identifiera pas forcément aux personnages. Personnellement, je les ai tous trouvés sans consistance et ne me suis attaché à aucun d’eux.
Le film dure 2 h 15, mais honnêtement, cette durée aussi longue était-elle indispensable ? Bon, c’est vrai que je n’ai pas vu le temps passer bizarrement, mais le réalisateur réussit l’exploit de ne rien nous raconter d’intéressant. Il prend les mêmes thèmes que dans le premier volet, les disperse par-ci, par-là sous forme de mini-sketchs, rajoute des péripéties pour créer un sentiment de suspense (LOL !), avant de conclure sur le happy-end classique. Pour ma part, j’avais juste l’impression de regarder plusieurs épisodes d’une même série produite par TF1. En plus, Guillaume Canet ne va jamais vraiment au bout de ses idées, donc je suis beaucoup resté sur ma faim.
Niveau casting, ce n’est pas fou-fou. Je sauve Pascale Arbillot, Clémentine Baert et même José Garcia (son personnage n’apporte rien à l’histoire, mais son jeu d’acteur est naturel). Au contraire, Laurent Lafitte, François Cluzet et Marion Cotillard — ça me fait du mal de dire ça d’elle — surjouent du début à la fin et sont insupportables à l’écran. Valérie Bonneton et Gilles Lellouche sont fidèles à eux-mêmes (pas dans le bon sens du terme, si vous voulez mon avis). Enfin, Benoît Magimel est malheureusement trop sous-exploité (alors qu’il avait livré la plus belle performance du casting dans le premier volet).
Pour résumer, préférez Les Petits Mouchoirs qui parvenait à être touchant (tout en faisant avec la simplicité de son scénario). Oubliez Nous Finirons Ensemble qui enchaîne grossièreté sur grossièreté, et ne vaut même pas le plein tarif déboursé pour une place de cinéma. Pourtant, j’ai ri moi aussi. Moi aussi, j’ai été ému par certains passages. Mais ça ne m’a pas suffi.