Au départ, Dieu créa le ciel, la Terre, l’espèce animale, puis l’Homme et la Femme. Quand Ève goûta au fruit de la passion, synonyme du péché originel, ce fut le début de la fin de l’humanité.
Des années plus tard, leur descendant, Noé, est chargé, par le « créateur », de construire une arche, destinée à le sauver lui et son entourage, ainsi que les animaux. En effet, le Seigneur a l’intention de noyer la planète entière, et tout ce qu’il reste d’elle. Soit le signe d’un futur renouveau…
Avant d’entamer cette nouvelle critique, je dois vous dire que je suis assez partagé concernant Noé. Car, d’un côté, je n’ai pas aimé certains des aspects, « moraux » et techniques, du film de Darren Aronofsky. Et de l’autre, j’ai justement apprécié le reste de ces mêmes aspects.
En premier lieu, je dois vous dire que j’ai vraiment eu du mal à apprécier Noah, au départ :
- d’abord, pour le fait qu’il mette du temps à vraiment démarrer et que, en même temps, ce soit bien que le scénario ait été écrit de cette manière-là (assez paradoxal, comme argument) ;
- ensuite, certains effets spéciaux sont vraiment cheaps au possible (en plus du montage, qui fait penser à un documentaire diffusé sur la BBC) ;
- enfin, et surtout, la vision arriérée que le film donne de l’Homme et de la Femme : le premier est visiblement soit gentil, soit méchant (il est manichéen, à mon grand dam) ; la seconde n’est capable que de procréer (ou alors, il faut absolument la tuer, sous peine qu’elle repeuple la Terre).
Concernant ce dernier point, ça m’a personnellement irrité au plus haut point. Le « pire » étant qu’Aronofsky a fait de Noé un pratiquant dangereusement fanatique, aveuglé par la mission que le « créateur » lui a confié, au point même d’oublier ce qui faisait de lui un simple être humain (et d’un autre côté, le réalisateur montre que la religion peut rendre fou celui qui s’y raccroche éperdument, ce qui n’est pas une si mauvaise idée que ça, au final). Pour tout vous dire, j’avais envie de le voir crever, vu la tournure que son personnage prend, dans les deuxième et troisième parties du récit.
Mais avec tous ces points négatifs (ou presque), qu’ai-je apprécié, au final ? En gros :
- premièrement, le reste des effets spéciaux (les animaux, le déluge, les anges qui renaissent), qui fait ressembler ainsi Noah à un vrai film catastrophe ;
- deuxièmement, et je serai paradoxal dans mes propos (encore une fois), cette vision de l’Homme, que je qualifiais d’arriérée, est finalement parfois juste : les réflexions, faites d’ailleurs à ce sujet, restent finalement très actuelles ;
- j’ai aussi aimé le fait que l’entourage du « héros » tente de le convaincre de sa folie, quitte à s’opposer farouchement à lui.
Sur ce dernier point, les performances des acteurs sont brillantes ! Russell Crowe n’incarne pas un gentil, pour une fois. Jennifer Connelly est touchante, en « épouse modèle », prête à tous les sacrifices possibles envers son mari, et qui, pourtant, affirmera vouloir rester fidèle à ses propres valeurs, quitte à le perdre. Emma Watson prouve que, à chaque rôle post-Harry Potter, elle s’affirme en tant que valeur sûre du cinéma hollywoodien (et il y a une scène, dans la dernière partie, qui le démontre clairement). Pour finir, Logan Herman s’avère être très convaincant, dans le rôle de l’adolescent qui ose défier son père, et qui finira par s’affirmer lui-même en tant qu’adulte.
En résumé, j’ai apprécié ce nouveau film de Darren Aronofsky, pour certaines raisons. Tandis qu’il m’a « ennuyé » pour d’autres. Mais ce qui est certain, c’est qu’il fera parler de lui dans les semaines, mois, voire années, à venir !