Tommy, Ruth et Kathy sont trois amis qui ont grandi ensemble. D’abord pensionnaires à Hailsham, école idyllique (en apparence) et pourtant très stricte, ils atterrissent à dix-huit ans dans un village perdu au fin fond de la campagne. Tommy et Kathy s’aiment depuis toujours, mais c’est pourtant avec Ruth que Tommy s’apprête à faire sa vie. Tous trois vont bientôt découvrir qu’ils ne sont pas là par hasard…
En soi, Never Let Me Go n’est pas exceptionnel, avec sa réalisation, ses personnages, son scénario et sa (jolie) morale finale. C’est pourtant un film remarquable, dans le sens où on est ému du début à la fin, malgré cette « banalité » qui le caractérise. Certains n’aimeront pas, pendant que d’autres seront séduits par cette simplicité touchante.
Si j’ai personnellement aimé ce Never Let Me Go, c’est pour son trio d’acteurs qui sont pleins de talent. J’ai toujours trouvé qu’Andrew Garfield avait un potentiel énorme et dit que, un jour, il aurait sa statuette tant méritée. Ici, on a l’impression que ce rôle était fait pour lui et d’ailleurs, le personnage de Tommy ressemble un peu à celui de Jack dans Boy A. Andrew Garfield fait donc ce qu’il sait faire de mieux, c’est-à-dire jouer le mec attachant, mais également fragile et un peu « gaffeur » dans ses faits et gestes.
Carey Mulligan, elle, incarne très bien la fille douce et gentille, qu’on a tous envie d’avoir comme meilleure amie. Son personnage est sans aucun doute celui qui s’en sortira le mieux au final, puisqu’il a la tête sur les épaules et que c’est le plus fort de tous. Quant à Keira Knightley, elle s’en sort également très bien (ce qui est assez étonnant, puisqu’elle ne m’avait jamais convaincu jusque-là). Elle joue à merveille son rôle de garce manipulatrice et parvient, dans le même temps, à rendre Ruth très attachante. Vraiment, ces trois-là ont de beaux jours devant eux, et Never Let Me Go en est une preuve irréfutable.
Le scénario était ce qui me faisait le plus peur. En effet, j’avais lu quelques critiques négatives qui reprochaient au film d’accorder plus d’importance aux histoires de cœur des personnages, plutôt qu’au problème du clonage (point central de l’histoire). Honnêtement, j’ai trouvé que Never Me Le Go a su mettre en avant aussi bien son côté science-fictionnel que son côté romantique. Ainsi, on ne s’ennuie pas une seule seconde devant les histoires de cœur de ces trois jeunes un peu paumés et livrés à eux-mêmes. Le film avait également de quoi faire avec ses nombreux passages tire-larmes mais, encore une fois, il sait être juste. Certains passages sont vraiment émouvants (voire déchirants), et ce grâce aux acteurs principalement, mais aussi grâce à la mise en scène. Sans oublier la musique, qui renforce bien l’aspect dramatique.
Never Let Me Go est, par conséquent, un très beau film. Derrière un sujet d’actualité encore polémique, il en ressort beaucoup d’émotions et de réalisme. Évidemment, la romance rend ce film dur à regarder (surtout la fin), et de ce côté-là, la morale est bien trouvée. Pour moi, Never Let Me Go est rafraîchissant en ce début de printemps (presque) rose et ensoleillé.