Nemo Nobody a 118 ans, et est le dernier être humain mortel dans une société futuriste où le reste des hommes et des femmes sont immortels. Quand un journaliste s’introduit dans l’hôpital où il réside pour lui poser des questions sur sa vie passée, Nobody se met alors à lui relater les choix qu’il aurait pu faire, et les vies qui en auraient respectivement découlé…
Il faut beaucoup de temps pour démêler tout ça. Même si on peut penser que certains plans et certaines scènes dans Mr. Nobody sont dénués de sens (voire même d’intérêt), il faut cependant reconnaître que c’est du génie. À vrai dire, il ne faut vraiment pas avoir l’esprit carré pour apprécier ce film dans toute sa splendeur. Ici, pas de début, pas de fin. Le but de Jaco van Dormael, c’est de tout remettre en question, en servant de la philosophie (et un peu de la science également). C’est ainsi que même si le film ne résume qu’à l’imaginaire (si on peut appeler ça comme ça) provoqué par un garçon de neuf ans face à un choix difficile, mais décisif pour son avenir. Ce môme, même s’il a encore tout à apprendre de la vie, décide pourtant de faire ce que n’importe qui souhaiterait faire dans ces situations : choisir le chemin qui ne mène nulle part. Parce qu’il sait que quoiqu’il arrive, il y aura toujours des zones d’ombre, quoi qu’il décide de faire. De ce côté-là, Mr. Nobody gère.
Là où il gère moins, c’est dans son scénario. Car même si on parvient à en tirer presque toutes les ficelles, il reste toujours brouillon, ce qui a tendance parfois à exaspérer. Mais c’est bien le seul point négatif qu’on peut trouver, tant le reste est foncièrement réussi : la photographie du film, vraiment magnifique ; la bande originale, superbe ; le casting, avec des acteurs de choix (mention spéciale à Sarah Polley, magistrale). Un film qui vaut vraiment le coup d’œil !