Premier film de la semaine, Moonwalkers est cette comédie délicieusement trash, quelque peu dénonciatrice du système capitaliste américain hollywoodien, qui fera rire grassement les plus boudeurs d’entre nous, tant son humour « facile » est efficace. Pourtant, l’œuvre du français Antoine Bardou-Jacquet démontre que ce dernier est encore un débutant dans le milieu.
Rassurez-vous : tout n’est pas à jeter dans Moonwalkers. C’est un divertissement honorable, qui mérite le coup d’œil et des entrées au Box-Office pour ne pas passer inaperçu. Il y a de l’idée dans la mise en scène et les dialogues, si bien qu’on se régale de ces sketchs épicés, mais tendres. Les acteurs Ron Perlman, Rupert Grint et Robert Sheehan se complètent bien, ayant chacun leur manière de jouer. Et, de ce côté-là, ils s’aventurent respectivement dans des terrains bien connus, même si Perlman m’a beaucoup surpris dans le registre comique (dans lequel je ne l’imaginais pas du tout). Oui, Moonwalkers a des qualités et devrait permettre à son réalisateur de percer en tant que tel, lentement mais sûrement.
Son plus gros défaut est que c’est un film de genre comme un autre. Une sorte de « pot-pourri » de ce qui se fait de mieux en termes de comédie british. Et Moonwalkers réutilise et applique cette recette avec succès. Il y a aussi le mélange « interculturel » des nationalités cinématographiques, puisque la réalisation respire l’air frenchy. Ce mélange ne fait pas toujours bon ménage, mais il a le mérite d’être sincère. De plus, on sent qu’Antoine Bardou-Jacquet a voulu se faire plaisir, en réalisant le film et en racontant l’histoire qu’il voulait, d’où le fait que son œuvre soit, quelque part, « authentique ».
Moonwalkers est donc cette comédie gentillette qui a ses qualités et ses défauts, et qui doit être prise telle quelle. Au risque de ne pas forcément séduire en retour.