Après Lion, je retrouve Dev Patel sur grand écran à travers sa première œuvre cinématographique devant et derrière la caméra : Monkey Man. Le pitch : un homme qui cherche à venger la mort de sa mère et des habitants de son village d’enfance, tous massacrés sans pitié par des policiers corrompus sous les ordres d’un gourou fanatique. Le tout en Inde, entre les buildings où se côtoient les hommes riches et les bidons-villes où les pauvres gens survivent tant qu’ils le peuvent.
En soi, on sent qu’il s’agit là de la première réalisation de Dev Patel. En effet, l’écriture du scénario et des personnages est maladroite et pas assez approfondie, à mon goût. De même qu’il est trop long pour ce qu’il veut nous raconter (1 h 30, ça aurait été largement suffisant. Et que, même s’il s’agit d’un récit de vengeance inspiré de John Wick (dont une référence se glisse directement dans les dialogues), la violence est un peu trop prononcée. Bref, ce n’est pas un long-métrage parfait.
En outre, si le fait que Dev Patel ait voulu inclure la culture indienne dans son film est louable, difficile de savoir où le jeune acteur/réalisateur veut en venir si on n’est pas familiers avec cette dernière. Je pense notamment au passage où il s’entraîne avec le punching-ball sous le rythme de la musique. Bien que ça apporte une certaine originalité à l’évolution physique et mentale du héros, personnellement ça ne m’a pas vraiment parlé. Et puis, il ne faut pas oublier que Monkey Man s’adresse à un public mondial. Mettre en avant la culture de son pays est donc une chose, la rendre accessible en est une autre.
Par contre, là où ce long-métrage est réussi, c’est dans sa mise en scène et sa photographie. D’un côté, la chorégraphie des combats est vraiment bien maîtrisée. De l’autre, l’image sublime à merveille l’Inde, notamment ses gros buildings et ses clubs privés. D’ailleurs, j’ai toujours en tête à la scène où le personnage de Patel fait face à l’assassin de sa mère et à son « love interest », leurs visages éclairés par la lumière bleue ambiante, un (excellent) remix dance/électro de Roxanne de The Police en fond sonore. J’ai eu des frissons en la regardant et j’en ai encore lorsque j’y repense.
Enfin, Dev Patel livre une performance d’acteur grandiose. Il éclipse d’ailleurs tout le reste du casting qu’il dirige (mais vu la faible teneur de leurs personnages respectifs, ce n’est pas étonnant — à la limite, je sauve sa « copine » à l’écran, Sobhita Dhulipala). Son talent n’est plus à prouver, de toute façon. Notons aussi la critique qu’il fait de l’Inde moderne, entre les riches qui se gavent et tiennent le peuple à leur merci, et les pauvres qui sont victimes du système capitaliste et religieux de leur propre pays. Comme quoi, c’est partout pareil (si je devais vulgairement résumer la chose).
En résumé, Dev Patel signe une œuvre pavée de bonnes intentions, mais maladroite dans la forme et dans le fond. Mais étant donné les qualités de ce premier film, gageons qu’il s’améliorera au fil des années et nous proposera des longs-métrages moins brouillons, sinon plus directs dans ce qu’ils racontent au spectateur.
Et vous, avez-vous vu Monkey Man ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire !