Cela faisait un moment que je n’avais pas vu un film réalisé par Catherine Hardwicke. Mon dernier souvenir d’elle remonte à 2011, avec Le Chaperon Rouge, qui était pour moi un navet de A à Z. Il faut dire aussi que, à part Thirteen (où j’avais découvert les talentueuses Nikki Reed et Evan Rachel Wood) et Twilight, j’ai un peu de mal avec cette réalisatrice, malgré toute la sympathie que j’ai pour elle. J’avais détesté Les Seigneurs de Dogtown, donc voilà. Mais d’après sa bande-annonce, Miss You Already me semblait être bien sympathique, la curiosité l’ayant alors emporté.
J’ai un avis final assez mitigé. J’ai clairement eu du mal avec les trois-quarts du film, même s’il finit sur une note plutôt sympathique. Plusieurs raisons à cela : la direction d’acteurs en premier lieu, le scénario ensuite et, enfin, le ton volontairement « jeune » donné à l’ensemble.
Le plus gros défaut de ce film, c’est bien sa direction d’acteurs. D’actrices, plutôt, vu que ce sont les personnages principaux de cette histoire « à l’eau de rose ». Et je vous le dis de suite : j’ai eu un mal fou avec celui de Toni Collette, malgré toute la sympathie qu’il devrait inspirer. J’avais vraiment envie de lui foutre des claques, tant elle prend sa maladie comme prétexte pour continuer à faire sa crise d’adolescence. Heureusement que le scénario fait que, à un moment donné, elle finit par se remettre en question, à penser moins à elle et plus aux autres, notamment à sa meilleure amie, incarnée par Drew Barrymore (qui se pliait en quatre pour elle et continuera de le faire jusqu’à la fin). J’ai ainsi eu plus de sympathie pour cette dernière, à cause de Barrymore, que j’ai toujours portée dans mon cœur. Néanmoins, le jeu des deux actrices est souvent trop forcé, ce qui m’a, par ailleurs, empêché de m’attacher à elles. Mais comme je l’ai dit : j’ai eu moins de mal à la fin, puisqu’elles prennent chacune un tournant plus intéressant. En outre, l’idée de voir Collette perdre progressivement ce qui fait d’elle une femme (sa chevelure, sa poitrine) est bien amenée dans l’intrigue.
En ce qui concerne ces messieurs, ils sont tout aussi mous, mais également plus « transparents » (notamment Dominic Cooper, qui est meilleur devant la caméra d’autres réalisateurs).
En conclusion à ça, comme je le disais au début, c’est bel et bien un choix de la part de Hardwicke que de vouloir que ses acteurs jouent « comme ça et pas autrement ». Preuve que j’ai donc du mal avec son travail en tant que réalisatrice.
Le scénario est également très linéaire : les deux meilleures amies qui sont inséparables, alors que l’une a l’ascendant sur l’autre, et ce, depuis toujours. Et tout ce qui en découle : celle qui apprend qu’elle a un cancer et qui va alors foutre sa vie en l’air (quitte à tromper son mari), tandis que tout ira bien pour l’autre (même si son bonheur passera en second plan). Et toutes les étapes classiques du cancer qui s’ensuivent. À ce propos, même s’il est dur de traiter d’un thème aussi délicat que celui-là sur grand écran, je pense néanmoins que Catherine Hardwicke aurait pu faire l’effort de s’éloigner des sentiers battus, histoire de proposer quelque chose de nouveau. Cependant, le fait d’en parler sous des traits humoristiques arrive parfois à nous arracher un sourire, voire un rire (notamment grâce à des répliques bien senties).
J’en viens donc à partir de l’aspect juvénile du film. Là où, jusqu’à maintenant, Hardwicke se penchait sur les tourments de l’adolescence sous toutes leurs formes, elle s’intéresse cette fois aux souffrances des adultes. Tout en gardant sa patte teen, qu’elle semble tant affectionner. Là encore, ça marche par moments, mais ça passe mal la plupart du temps. Il y a quelques passages à sauver néanmoins, comme celui du trip en taxi sous fond de Losing My Religion de R.E.M., qui donne alors du baume au cœur. Il y a aussi le sympathique générique de fin, où Paloma Faith, Labrinth et Joan Jett And The Blackhearts chantent pendant que des dessins enfantins à la craie se forment sur l’écran.
Pour conclure, malgré l’aspect négatif de ce Miss You Already qui prime chez moi, je vous rassure : tout n’est pas à jeter. Peut-être que ça plaira davantage à un public féminin, le film ayant finalement une approche assez girly. Mais pour moi, il ne marquera définitivement pas l’année 2016.
En bonus : Je vous propose d’écouter le titre de Paloma Faith, l’émouvant The Crazy Ones !