Même si vous lirez ce billet en novembre, ce film fut parfait pour entamer la période d’Halloween, en ce qui me concerne. J’ai beau m’être un peu détourné de Tim Burton depuis la déception Alice in Wonderland, je continue de suivre sa carrière avec intérêt. Après, son empreinte personnelle est moindre, car je trouve qu’il se laisse emporter par cette touche hollywoodienne qui, du coup, dénature son travail. Dans Miss Peregrine et les Enfants Particuliers, il y a tout de même cette patte burtonienne qui a tant fait sa renommée.
Cette patte burtonienne, on la retrouve dans le personnage de Miss Peregrine, campé par Eva Green, qui se voit offrir un rôle différent de ceux qu’elle a eu dernièrement. J’ai même cru voir Johnny Depp à certains moments, tant elle a les mêmes mimiques et la même façon de parler que ce dernier. Et c’est bien le seul personnage vraiment intéressant du lot, les autres manquant de charisme et de profondeur. Bon, les jeunes acteurs jouent bien, tandis que Samuel L. Jackson livre ici ce qui doit être l’une de ses performances les plus catastrophiques. Pour quelqu’un qui est censé incarner le grand méchant du film, je ne suis pas du tout convaincu. En d’autres termes, il est caricatural à outrance.
Et il n’y a pas que lui qui pose problème, puisque tout le film se veut être hollywoodien et teenage dans son fond et dans sa forme. Ça m’a dérangé durant les trente premières minutes, après je me suis laissé emporter par le récit, ses personnages et ses péripéties. Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children a beau vouloir être cliché sous toutes ses coutures, il n’en est pas moins palpitant, car on est curieux de découvrir la mythologie qu’il y a autour de ce film, qui pourrait donner lieu à une future saga si ça marche bien au Box-Office. Et puis, les personnages ont beau être fades, je me suis attaché à eux, tandis que l’histoire d’amour est belle à voir. Mais une fois encore, Tim Burton n’a pas su instaurer dans sa nouvelle œuvre cet humour noir second degré dont lui seul a le secret, ce qui ne la différencie ainsi pas des autres adaptations young adult, qui envahissent les salles obscures chaque année. Les décors et effets spéciaux sont beaux, mais ça ne suffit pas.
Malgré tous les défauts que j’ai suscités, Miss Peregrine et les Enfants Particuliers est le genre de film qui se regarde en famille, car c’est le principal public visé. J’espère cependant un véritable retour aux sources pour Tim Burton dans son prochain long-métrage, à l’image du super Frankenweenie.