Parmi tous les gros blockbusters de cette saison printanière, il y a des films indies qui attirent l’œil malgré tout. Message from the King en fait partie et, bien que j’aie des choses à redire à son propos, c’est un film qui m’a bien plu dans son ensemble.
Réalisé par le belge Fabrice Du Welz, Message from the King met en scène Chadwick Boseman dans le rôle de Jacob King qui, après avoir appris la mort de sa sœur cadette, décide de faire justice lui-même. Un pitch classique en somme, et il est vrai que le scénario ne me contredira pas à ce sujet. Cela dit, la « grande » nouveauté réside dans le fait que Fabrice Du Welz ait choisi un acteur noir pour incarner le rôle principal. Cela s’explique certainement par le fait que ce soit un film européen, mais il faut avouer que c’est rare de voir un acteur noir être au centre de l’intrigue principal. J’ai l’impression qu’il y a enfin une prise de conscience à ce sujet, dans le milieu du Septième Art, ce qui fait plaisir à voir par ailleurs. Là où Hollywood continue cependant de faire du quota « racial », histoire de nous rassurer quant à leur « non racisme ».
Chadwick Boseman est ainsi le choix idéal pour jouer ce anti-héros « hors-système ». On s’identifie d’emblée à lui, le scénario étant écrit à la première personne et le personnage étant à la fois fort et vulnérable. On sent également que le film entier repose sur lui, au détriment des autres acteurs, et je dois dire que ça marche. Ce mec a un truc dans le regard qui vous séduit instantanément et s’impose par son charisme naturel dès la scène d’ouverture. Je pense sincèrement que cet acteur ira loin et c’est tout le mal que je lui souhaite !
Or, le reste du casting en pâtie. Leurs personnages ne sont pas bien écrits, en plus d’être méchamment caricaturaux. C’est l’une des faiblesses majeures de l’œuvre de Fabrice du Welz pour moi, qui s’inscrit d’ailleurs dans un scénario trop « américanisé ». Néanmoins, Luke Evans, Alfred Molina, Natalie Martinez et Jake Weary parviennent à s’en sortir, ces derniers parvenant à avoir une présence non négligeable à l’écran. Tandis que Teresa Palmer n’a jamais cette étincelle dans le regard et son jeu est trop « passe-partout ». Mais pour sa défense, son personnage de « potiche du héros » ne l’aide en rien.
Message from the King est également très travaillé au niveau des plans de caméra et des couleurs. Non seulement tout le casting – Chadwick Boseman surtout – est bien mis en avant par la caméra du réalisateur, mais les décors dans lesquels ils évoluent sont tout autant sublimés. Le film fonctionne donc très bien, de ce côté-là.
L’autre problème majeur du film est, comme je le disais plus haut, le scénario cliché et cousu de fil blanc. Par exemple, si les actes de vengeance de Jacob King sont compréhensibles, ils sont mal amenés à mon sens. J’aurais aimé avoir plus d’explications sur sa nature violente au début, même si on en aura au fil de l’histoire. Cependant, je me suis laissé happé par cette quête de vengeance et la mise en scène marche bien, par ailleurs.
Enfin, Fabrice Du Welz semblait vouloir instaurer un message antiraciste dans son œuvre. Mais après la scène d’ouverture, il semble avoir lâché l’idée, malgré quelques idées par-ci, par-là. Dommage, donc.
Message from the King est donc une belle découverte pour moi puisque, tout en s’inscrivant dans un schéma narratif traditionnel, il parvient à se détacher du lot via son personnage central.